inox sous la flotaison
posted on 05 March 2003 06:26
Bonjours,
je rénove un bateau acier, en fait je refais la coque !
je dois changer le tube d'étambot ainsi que les entrées
et sortie d'eau de mer. J'aurai bien envie de mettre
des tubes en inox mais voilà la théorie veut que l'inox
sous la flotaison est à proscrire pour cause
d'électrolyse.
Qu'en est-il réellement en pratique, pourquoi alors les
arbres d'hélices sont pour la plus part en inox sur nos
bateaux aciers et alus?
Merci de me faire part de votre vaicu afin que je
puisse choisir en connaissance de cause les bons
matériaux.
Bon vent à tous
Christophe
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Robert.
Pour Robert,
je l'ai déjà lu, je suppose que toi aussi, alors peux-
tu répondre à ma question concernant le tube d'étambot
et l'arbre d'hélice ?
A bientot
Christophe
Ben, j'ai surtout lu la partie "Alu" (et pour cause !). Si tu as lu la partie "acier-inox" tu en sais plus que moi :-)
Au pif, je pense que le principal problème sera de savoir assembler un tube d'étambot en inox sur la carène acier. Là ça dépend des techniques de soudures particulières qui me semblent relever d'un chantier spécialisé. Pour l'arbre d'hélice, je pense que cela ne pose pas de problème, vu qu'ils sont en général en inox.
Mais il y a dans l'audience ici des spécialistes des bateaux "acier" , suivez mon regard :-)
Robert.
Ah Robert comme tu es bon quand tu causes pour
causer !!!
J'ai senti là qu'il y avait comme un passage de témoin.
Alors voici mes observations :
Mon arbre d'hélice ne présente pas la moindre trace
d'électolyse malgré coque acier, hélice bronze, anode
annulaire sur l'arbre et radice en bout. Isolation
électrique au niveau du tourteau.
Par contre, ayant un peu tardé sur mes anodes de
ceinture, les têtons inox sur lesquels je boulonnais
mes anodes se sont en partie bouffés !!! Depuis j'ai
installé des anodes pendantes qui se bouffent très
progressivement, les organes essentiels ne voyant
semble-t-il pas la différence. psitt : j'ai peut-être
déconné dans le choix de mon dernier antifouling,
m'enfin je n'ai pas encore coulé.
Mon voisin, coque acier également consomme 4 à 5 fois
plus d'anodes que moi. Il avait installé une terre
commune avec le ponton théoriquement isolé, sauf
arrivée de l'eau courante + ligne éléctrique 220 +
terre!!!
çà va beaucoup mieux depuis que j'ai coupé la terre de
l'alimentation électrique 220 volts !!! gaffe Robert va
hurler. Si tout est bien isolé correctement, la terre
est inutile, (cf la plupart de l'électroportatif -
absence de terre).
Dans ton cas, je commencerais par pendre un bout d'inox
suffisant, de la nuance que tu comptes installer (316 L
je suppose), relié électriquement à ta coque, et je
regarderais ce qui se passe au bout de 4/5 mois.
(Chaque bateau a ses problèmes (cf le bateau de mon
voisin)
Moralité, tu expérimentes, tu conclues et tu n'oublies
pas de nous dire.
André
Intérressant, André, ce fait qu'en déconnectant le
vert-jaune du quai de la masse (anode comprise) du
bateau, la consommation d'anode chute.
Ca confirme bien la discussion parrue plusieurs fois sur
rec.boat.electronics qui recommande d'insérer un
"galvanic isolateur" entre la masse du bateau et le
vert-jaune du ponton et que j'avais déjà rapporté dans
STW. Tu me cite ici le premier exemple d'utilisation
efficace de cet isolateur.
A) Je rappelle que ce "galvanic isolateur" se compose de
diodes soudées entre elles, tête-bêche et interposéees
sur ce vert-jaune : (à ce stade vous devez pouvoir faire
un schéma correct) l'anode de la première est relié à la
cathode de la seconde et au V-J coté quai, la cathode de
la première est reliée à l'anode de la seconde et au
V-J coté bateau. Ce montage est passant dans chaque sens
mais n'est passant que s'il existe une différence de
potentielle entre anode et quai supérieure à 0,6V.
Ce qu'on veut c'est éviter la formation accidentelle
d'une pile, qui se compose par exemple 1) d'une masse de
zinc, 2) d'une masse d'alu/cuivre/inox *et* 3) d'une
liaison entre les deux (cf votre cours de physique de
seconde, la pile de Volta)
Cette pile, on la trouve spontanément avec 1) ton bateau
et sa belle anode en zinc 2) le goret d'à coté qui à de
l'alu/inox/cuivre sous l'eau et plus d'anode 3) le fait
que les masses sous-marine de chaque bateau soient
reliées entre elles par le V-J vers l'EDF du ponton
On rompt la liaison 3) en interposant suffisement de
diodes (dans chaque sens) pour que le potentiel entre
toi et le quai (donc toi et le goret, car le goret ne
sort pas couvert, lui !) soit supérieur au potentiel
galvanique le plus grand qui puisse exister, entre zinc
et or, je crois, 1,x volts, à confirmer.
Dans A) chacune des diodes est remplacées par 3 diodes à
la queue-leu-leu (3 x 0,6 V = 1,6 volt > 1,x volt)
soudées entres elles (la cathode de l'une sur l'anode de
la suivante)
Pour protéger efficacement les personnes, chaque diode
est par ailleurs capable d'écouler le plus gros courrant
qui pourrait accidentellement se retrouver sur le V-J
vers le quai. Il convient que le disjoncteur du quai
remplisse son office avant que la diode ne claque.
un des auteurs suggère des diodes de 15A, 400 V courrant
crête (pour éviter que la diode claque en surtension) et
ajoute que ce genre de diode est capable d'écouler 500A
pendant une alternance ou deux le temps que le
disjoncteur de quai fasse son boulot. Ce dernier point
me parait litigieux, le disjoncteur de quai mettra un
certain temps ( de nombreuses alternances, 10 à 25) à
couper en sur-intensité ou en différentiel. Il peut être
bon de prendre des diodes de 30A si vos quai vous coupe
à 30A.
Inutile de monter tout ça sur un radiateur, semble-t-il.
Yves.
PS : il parrait qu'on trouve ça chez les ship !
AMHA, on grossit beaucoup le problème de la nécessité
d'une prise de terre. Si l'installation est bien faite
et bien isolée, en d'autres termes, si on n'est pas
dans le bricollage permanent, la prise de terre est
inutile, sauf pour les normes et autres règlements.
Perso je n'ai jamais pris de chataîgne. Je ne
travaille jamais sur une ligne sous tension.
Connaîs tu beaucoup d'électrocutions en plaisance ?
alors oui dans l'absolu, le risque n'est pas nul. Mais
dans la pratique ???? aux réserves de montage correct
près, je persiste et signe.
Par contre quand tous les canotes ou presque d'un
ponton sont reliés à la borne électrique, la terre
représente une bonne liaison de potentiels différents,
même s'ils ne sont pas tous métalliques (moteurs,
quille, plaque de masse etc...)
André
Bjr Yves
Sauf exception (grill de carénage par exemple pour
nettoyeur haute pression) tu trouveras très rarement
des bornes de quai qui acceptent 30A. C'est souvent
entre 5 et 10.
Perso, j'ai un dijoncteur à quai + un sur le bateau.
C'est celui du quai qui a sauté une fois lorsque j'ai
fait une connerie.
André
Salut André,
Tu as diablement raison, les ports limitent durement,
ainsi au ponton visiteur à la Trinité, c'est 5A par
borne, je ne peux utiliser mon chargeur et suis obligé
de faire tourner mon groupe !
Le danger vient de ce qu'un disjoncteur met toujours un
certain temps à agir, en fonction de sa classe (1).
Si ce temps est suffisant pour qu'une énorme fuite de
courrant (disons 220 A, 1 ohm entre l'EDF et la mer) via
le vert-jaune claque les diodes, c'est dans la foulée le
bonhomme va remplacer le vert-jaune, le temps que le
disjoncteur finisse par se décider, généralement au bout
d'un temps assez inférieur à 1 seconde pour un
disjoncteur banal. je ne me souviens plus de combien
d'alternance (20 ms) il faut pour arrêter un coeur humain.
Quand à avoir un différentiel (un 30 mA, j'espère pour
toi) sur le quai pour protéger ton cordon et un autre en
tête de bateau pour protéger le bateau, c'est du bon
désign. Je pense même que ça doit être obligatoire.
(hint : si bêtement ton novice branche le cable au
ponton avant de le brancher au bateau et que l'autre
novice s'amuse à l'arroser d'un coup de jet ;-) )
Enfin pour savoir qui du bord ou du quai va sauter : ça
vaut toujours le coup de raisonner sur des courrants
d'appel supérieurs au nominal des deux disjoncteur, ou
de s'imaginer des fuites supérieures au seuil de
déclenchement des deux disjoncteurs différentiels. Ce
n'est pas celui calibré le plus bas qui va sauter, au
mieux c'est les deux, en général c'est n'importe lequel !
Yves.
(1)on joue d'ailleurs sur ces retards variables
lorsqu'un général de 64 A dessert plusieurs
départementaux de 16 ou 32A et qu'un c..n met un
fourchette dans une prise de courrant terminale : s'ils
ont tous le même retard le général risque fort de
disjoncter avant le départemental, sous un courrant
d'appel de - disons - 100 A. Et du coup l'incident n'est
pas confiné, comme tu l'espérais (pb bien génant dans
les salles d'ordinateurs ;-) )
Yves, si 5A sous 220V ne suffisent pas à ton chargeur,
tu dois avoie un sacré parc. Si mes calculs sont
exacts, cela doit correspondre à plus de 50A sous 12 V,
donc un parc de plus de 500Ah ! Presqu'un sous-marin !
Pour en revenir à la question de Christophe, en soudant
un tube d'inox (potentiel d'oxydo-réduction de près de
1000mV) à une coque en acier (Potentiel
d'oxydoréduction de l'orde de 0V), on fabrique une
magnifique pile à eau de mer, d'où une corrosion rapide
de l'acier doux, si il n'est pas très efficacement
isolé de l'eau de mer.
Pour un arbre d'inox, AMHA, le problème est différent
parce que l'arbre peut être relativement bien isolé de
la coque. Il est généralement bien relié au moteur,
mais celui-ci peut tre isolé de la coque au niveau des
silent-bloc. le circuit de la plie ne sera donc pas
fermé à l'intérieur du bateau, et il suffit de quelques
anodes pour protéger la coque.
Mais qu'en pensent les spécialistes ?
Pour Yves : Il ne se passe pratiquement pas de week
end qu'un gus fasse sauter son dijoncteur de quai !!!
Par contre avec des prises normalement montées, même
si l'on a un court jus quelque part, je n'ai jamais
vu, même le novice de service se prendre une
chataîgne. En France, nous avons l'art de nous créer
des problèmes qui n'existent pas avec tout le cortège
de textes réglementaires et l'armée de gus qui ont
pour mission de s'assurer que chacun est bien en
règle. C'est un état d'esprit.
Quant à l'isolation de l'arbre .... les silent blocs
ne suffisent pas. Il y a la masse du moteur, a-t-on un
coupe-circuit bi-polaire ? il y a le circuit de
refroidissement, l'eau de mer est conductrice .... il
y a l'alimentation gasoil qui doit être à la
masse ....et le retour dudut gasoil... enfin
réglementairement ... il y a la transmission
gaz/inverseur. Il y a le circuit éléctrique.... donc
il faut une transmission moteur/arbre isolée
André
Isolation électrique sur bateau métal:
Sur les bateaux alu, bien plus fragiles encore à l'effet de pile, tout ceci est maintenant bien géré: toutes les commandes allant au moteur sont isolées (tirette, câbles divers etc...), les silentblock le sont aussi, les démarreur et alternateur sont bipolaires (deux fils et pas de masse) l'arbre en inox n'est pas isolé du moteur, mais il est isolé de la carène grâce à une bague hydraulube en plastique et un presse étoupe à soufflet caoutchouc ou à lèvre Volvo.
Perso j'ai moins de 10 microampères (millionièmes d'ampère !!) de fuite avec tout en marche. Et encore, ils viennent du feux de tête de mat !
Dons pas de pb, "on" sait faire tout ça comme il faut ... par le spécialiste adéquat: là c'est plus dur à trouver :-)
Robert.
Robert, juste pour mon éducation, tu fais comment avec
tes bougies de préchauffage dont le circuit de retour
est par construction via le bloc moteur ? ou alors
seraient-elles, elles aussi, bipolaires ?
As-tu de ces relais de masse qui mettent momentanément
le bloc moteur à la masse/mer ?
Par ailleurs, tu disposes à l'évidence d'un
microampèremètre, monté en permanence ? entre quoi et quoi ?
Yves.
Pour les bougies, je ne sais pas me suis pas posé la question puisque j'ai pas de fuite ! Maintenant il est possible qu'au moment où je mets le préchauffage il y ait une mise à la masse du moteur par un relai bipolaire: comme ça dure 10 secondes (et qu'en plus je ne préchauffe jamais !), ça n'a aucune importance pour la carène.
Pour le courant de fuite, c'est un engin fait maison, monté en permanence, comme d'hab entre + et carène et entre - et carène. Ceux du commerce ne sont pas assez sensibles a mon avis pour évaluer le début d'un problème.
Robert.