L'océane est arrivée quelques jours avant mon départ.
La numéro 1 de série, commandée en avril, mais j'étais
prévenu que la fabrication ne commencerait au mieux
qu'en mai.

Première surprise : la forme. 3 bouts de tôles de 10mm.

Deux courbes forment la pelle concave. Le troisième est
le jas muni d'un ergo dessous pour se bloquer dans le
davier. 2 "chutes" de 5mm d'épaisseur forment ailettes
sur les bords de la pelle. C'est tout.

Sur la majorité des ancres de type soc de charrue,
l'essentiel du volume et du poids se trouve dans
le "manche" (jas) qu'il soit articulé ou non. Là la
surface principale est dans la pelle. Rappelons que
concave, elle est inverse du concept soc de charrue.

Je n'ai pas rencontré de fortes conditions sauf une
fois à Salcombe dont voici le compte rendu :

Enfin un coup d’essai digne de ce nom à Salcombe
(Devon, England) force 8 pendant la nuit. Axe de la
rivière à cet endroit : SW/NE. Courant de marée de
l’ordre de 3 nœuds, suffisant pour faire tourner
l'alternateur d'arbre, un peu plus fort au jusant, (à
l’opposé du vent). J’ai vécu des situations inattendues
dans la combinaison vent/courant + tourbillons.

A cet endroit, la profondeur était de 12m à marée
haute et de 7 à marée basse (sonde à main). Je n’ai pas
pu filer plus de 60mètres (5 à 8 fois le fond selon
l'heure de marée) limité par la rive d’un bord et par
le chenal d’accès de la rivière de l’autre. (38m de
chaîne + 22mètres de cablôt, mesuré après coup. La
tenue du fonf est jugée moyenne-bonne.

Quand le courant était dans le même sens que le vent
(flot), le bateau se tenait à peu près tranquille, dans
l’axe, mais à la renverse cela devenait n’importe
quoi : travers, ancre derrière le bateau, ligne tendue
comme un arc, comme si le canote cherchait à remorquer
l’ancre qui a tenu bon. Le fardage était conséquent :
gênois sur enrouleur, GV ferlée, spi, inter dans leur
sac en pied de mat, annexe roulée (AX3) devant le mat,
grand taud arrière, cagnards, coffre à gaz arrière sur
le pont (2bouteilles de 13kg), casier à homard, marches
de mat en plat de 40mm, drisses extérieures en double,
Windbugger .

Mais dans les embardées, je flirtais tantôt avec le
risque de m’échouer, tantôt j’étais au milieu du chenal
de sorte qu’au jour, le Harbour-master m’a prié
gentiment mais fermement de faire mouvement. Il est
vrai que je restais seul sur mon ancre. Tous les autres
avaient déguerpi. Le passage de la position rive à la
position chenal et vice versa s'effectuait en moins de
30 secondes !!! Impressionnant. Mais quand j'ai
constaté que mes alignements demeuraient, j'en ai
conclu que l'ancre virait sur place. Donc excellente
première impression.

André