Reportage bateau-stop Appel à témoins pour l'émission Envoyé Spécial

1945 lectures / 10 contributions / 0 nouveau(x)
Hors ligne
Inscrit forum
Reportage bateau-stop Appel à témoins pour l'émission Envoyé Spécial
sujet n°97088
Bonjour,

Je suis journaliste à France 2 pour l'émission Envoyé Spécial. Je prépare un reportage sur "Voyager autrement". Le bateau-stop me paraît être une idée très poétique de ce peuvent être les voyages. C'est aussi un moyen peu coûteux qui permet de découvrir le monde, la mer, et de partir à l'aventure.
J'aimerais pouvoir filmer un bateau-stoppeur qui embarque sur un voilier.
L'idée est de comprendre ses motivations et ses attentes tout comme celles du propriètaire du bateau.
Je dois tourner entre aujourd'hui et le 10 juin. Je peux me rendre n'importe où dans le monde.
Si cela vous amuse et vous interesse, n'hésitez pas à me joindre, au moins pour en discuter.

Merci d'avance.

Emilie Lançon
Hors ligne
TOUS LES BATEAUX
Inscrit forum
réponse n°175049

Bonjour,
Je suis voyageur, convoyeur amateur, passe régulièrement d'un bateau à l'autre. Il ne s'agit pas de bateau stop au sens où vous l'entendez mais certains aspects se corollent. Si cela vous intéresse, vous pouvez me contacter.
D Viveret
0685032728

Awa
Hors ligne
VOILIER -SUN FIZZ
Inscrit forum
réponse n°175057

le bateau stop?, faut pas rêver.

C'est  prendre un gros risque pour celui qui le fait: embarquer avec qui?

C'est prendre un gros risque pour celui qui l'embarque, qui est ce marin qui utilise le bateau des autres? qu'apporte-il en retour?

Pour avoir souvent navigué avec des équipiers qui ne se connaissaient pas à l'embarquement sur des voiliers de  10 à 12 mètres en grande croisière, j'ai pu constater que l'étroitesse des lieux, malgré l'immensité de la mer, est  révélateur des caractères et prendre quelqu'un sur le bout d'un quai n'est pas une mince affaire.

J'embarquerais en bateau stop sans problème, en tant qu'équipier comme en tant que chef de bord, un marin que je connais, qui participe à la caisse de bord, qui accompagne volontiers la marche du bateau et les navigations, qui respecte les décisions de celui qui à la responsabilité du bord, propriétaire ou skipper, qui a l'habitude et l'expérience de la croisière et de la vie à bord et en mer.

Ce n'est pas du charter, ce n'est pas de l'école de voile, ce n'est pas rendre service, ce n'est pas trouver un job, ce n'est pas voyager gratos,

C'est participer sur un itinéraire donné et accepté , avec un rythme et des contraintes dont vous n'avez pas la maitrise, à la réalisation d'un projet qui n'est pas le vôtre.

En clair, c'est sans doute être frustré pour celui qui embarque et qui ne fait que suivre, voir ouvrir une parenthèse dans le projet d'un autre qui n'est pas nécessairement en accord avec le sien. 

C'est sans doute aussi,pour celui qui a pris à son bord, une charge à prendre en compte, voire un désagrément à terme, le bateau stoppeur n'ayant rien à faire de ce que deviendra ensuite celui qui l'a embarqué quand il quittera le bord, à l'escale convenue, mais souvent bien avant....... 

J'ai rencontré en méditerrannée, des bateaux stoppeurs laisser sur le quai, le bateau étant reparti sans eux, j'en ai aussi vu qui quittaient le bord avant la fin du périple pour convenance personnelle ou se sauvaient à la première escale..... 

Quand un navigateur de haute mer fait du stop à Ushuaia pour rentrer en France, il ne peut trouver que des vrais bateaux avec des vrais marins  et ce n'est pas vraiement du bateau stop.....

Hors ligne
Inscrit forum
réponse n°175060

Bonjour,
Belle analyse Awa. Il serait dommageable pour notre communauté de navigateurs hauturiers que la télévision propage des clichés simplificateurs.
Je suggère à l'auteur de ce reportage d'éviter les raccourcis faciles et les images chocs.

Istos

Hors ligne
CATAMARAN
Inscrit forum
réponse n°175073

Voilà un sujet original mais combien difficile, voire impossible à développer en restant "les pieds sur terre" et sans vendre du rêve à n'importe quel prix. Il faut savoir également que le bateau-stop n'existe pas seulement dans le milieu de la plaisance. Lorsque je naviguais à la marine marchande, il était fréquent d'embarquer ces candidats au "voyager autrement et moindre coût" Je me souviens notamment de cette étudiante qui devait rédiger un thèse sur le comportement des individus en milieu fermé... Parfois, via STW justement, je reçois des propositions d'embarquement. La dernière remonte à 2 mois. Tout dépend du programme de navigation envisagé, mais à mon avis, il est souvent hasardeux d'embarquer une personne que l'on ne connaît pas, pour des navigations qui peuvent présenter certains risques en termes de sécurité. Généralement, le bateau-stoppeur place la barre (qui n'est pas celle du safran) assez haut. Il rêve d'évasion, de mer bleue, voir autre chose que la grisaille de nos contrées. Il veut vivre autre chose que le Golfe de Gascogne. Il devra par conséquent monter à bord parfois à l'autre bout du monde et naviguer loin sans trop savoir dans quoi il met les pieds / sur quoi il embarque. Ce risque étant accru si notre bateau-stoppeur n'a aucune connaissance du milieu marin. Enfin, ne pas oublier que le propriétaire /skipper de l'embarcation restera TOUJOURS et EN TOUTES CIRCONSTANCES responsable de ce passager. À cela, il faut ajouter le gros (pour ne pas dire le plus important) point: l'aspect relationnel. On ne compte plus le nombre de "candidats bateau-stoppeurs" qui ont vécu la grande désillusion de leur vie parce que le responsable du bord était, selon eux, un tyran. En clair, je ne vois pas comment on peut aborder tous ces aspects dans un reportage de 15 ou 20 minutes. Faisons malgré tout confiance à l'équipe d'Envoyé spécial 

Hors ligne
Inscrit forum
réponse n°175105

Bonjour à tous.

Merci de vos commentaires. Me voilà en tout cas mise en garde !
J'imagine aisément que le "bateau stop", ou même le fait d'embarquer des équipiers qui participent aux frais communs, n'est pas une mince affaire. Je sais d'avance que je ne pourrais pas en donner une vision exhaustive, car il faudrait pour cela rester plusieurs semaines sur un voilier et trouver deux ou trois exemples différents.
Si j'adorerais pouvoir le faire, ce n'est aujourd'hui, dans le cadre d'Envoyé Spécial, ni mon but ni mon ambition.
Plus modestement, je souhaite donner un aperçu, le plus juste possible, et sans tomber dans la caricature, de ce que peut être le "bateau-stop" .
Pas simple, je vous l'accorde. L'ambition en tout cas est bien celle là.
Vos reflexions nourrissent la mienne, merci de me les avoir fait partager. J'en tiendrai compte et éviterai de donner une vision totalement idyllique des choses.
Si je n'éviterai pas les questions qui fâchent, j'espère néanmoins que les choses se passeront bien lors de la croisière que je suivrai. Quand même plus sympa pour tout le monde.


Hors ligne
Inscrit forum
réponse n°175109

Je pense que vous trouverez sur ce site des skippers et des équipiers motivés surtout par la navigation.

Pour un profil "bateau-stop" je vous conseille de consulter des sites de voyageurs (cf ci-dessous + le routard et autres)

Bonne chance.

http://www.e-voyageur.com/forum/forum-voyage-209.php

http://voyageforum.com/forum/F109/

Hors ligne
JOUET-18
Inscrit forum
réponse n°175110
Emilief2 a écrit :
Bonjour,

Je suis journaliste à France 2 pour l'émission Envoyé Spécial. Je prépare un reportage sur "Voyager autrement". Le bateau-stop me paraît être une idée très poétique de ce peuvent être les voyages. C'est aussi un moyen peu coûteux qui permet de découvrir le monde, la mer, et de partir à l'aventure.

L'idée est de comprendre ses motivations et ses attentes tout comme celles du propriètaire du bateau.

   Pour ma part, j'ai un souvenir qui date de plus de 40 ans. 
 A Gibraltar, j'ai rencontré un "Bateau-stoppeur" qui désirait se rendre au Maroc, afin me disait-il de trouver "dans le sud" un bateau qui lui permettrait ensuite de rejoindre les Canaries, sa destination finale de villégiature.
 Devant aller directement sur Lanzarote, et après quelques heures d'observation, de bavardage et de réflexion, je propose à mon interlocuteur, devenu un "presque-ami- de-longue-date", d'embarquer pour le déposer aux Canaries, ce qu'il accepta pratiquement sans hésiter. (Exactement, comme au bord d'une route, on grimperait dans la première voiture venue s'arrêter au Pouce tendu de l'auto-stoppeur!.)  Mais. .. .. Sur un bateau, une amarre larguée du quai au moment du départ n'est pas une porte qui se ferme au démarrage de la voiture.
  La voiture est un "outil ou une machine" que le conducteur conduit, et le "stoppeur" est passager. (Oui, un simple passager!).  
 Mais en bateau Tout est changé. Le bateau c'est autre chose!.
 Le bateau est une "résidence" et souvent même "une propriété privée" (voire "très" privée) que le poprio ou skipper "chouchoute" comme une partie de lui même, et le "bateau-stoppeur" n'est plus un simple passager passif, mais devient à la fois, hôte, équipier, veilleur, bosco etc. etc... 
  Si bien que dès le lendemain du départ, une tension et une agressivité latente, s'est mise à envahir l'espace vital que constituait ce voilier de pourtant 12 mètres. Lui, le pauvre stoppeur, n'était "chez lui" nulle part, et pour moi, (le vilain skipper)  il était "dans mes pattes" partout!.  On en est même très vite arrivé à ne plus s'adresser la parole, et éviter de se voir autant que faire se pouvait. Une méfiance réciproque s'est installée, qui nous faisait dormir que d'un oeil et réagir anormalement fébrilement au moindre bruit "suspect"!
  Et comme par enchantement, ce climat pesant et stressant disparût en vue de la terre. Mais ce n'est pas pour autant que nous nous sommes adressé la parole!. 
  Arrivé à proximité du quai, il y "jeta" son sac et d'un bond s'empressa de le récupérer pour disparaître de mon champ visuel!. Ouf. . .!
 Trois ou quatre jours plus tard, nous nous sommes rencontrés à la terrasse d'un café, et là avons essayé vainement de comprendre ou d'expliquer ce climat de tension. Nous nous sommes quittés "bons copains", avec la sensation commune d'avoir, pour on ne sait quelles raisons, gâché une traversée qui aurait pût être bonheur et plaisir.
  Il est sûr que ce n'est pas un bon exemple, mais cela peut arriver.  .  .
 Parti vers les 22h pour un tour de Corse, mon jeune frère qui fût skipper professionnel pendant des années, revint débarquer à l'aube tout son équipage (3 couples), qui s'était chamaillés entre-eux.  (C'était aussi là, un cas exceptionnel!).
 Cordialement.
Christian

Hors ligne
CATAMARAN
Inscrit forum
réponse n°175111

Sauf erreur, je crois qu'un témoignage d'une jeune femme accompagnée de sa fille dans le cadre d'un "bateau-stop" a été publié dans un livre. Son titre: Le voyage d'Amandine. Je ne connais pas l'éditeur (sans doute une publication à compte d'auteur) L'auteur n'a pas gardé un souvenir impérissable de cette expérience. 

Hors ligne
Catamaran Fountaine Pajot Lucia 40
Inscrit forum
réponse n°175115

Le profil type du passager idéal, sisi, je l'ai rencontré et ne demande qu'à renaviguer avec lui:

ni trop jeune ni trop vieux, environ la quarantaine,
d'une humeur toujours égale (le + important),
toujours positif, orienté solution plutôt que de geindre sur la météo, l'état du bateau, ou on est maudit...
parlant peu, voire taciturne, (l'idéal est un anglais, un américain ou un canadien,ça limite les conversations et les zones possibles de conflit, voire crée un intérêt pour l'autre, ses valeurs, sa façon de vivre)
toujours disponible, voire anticipant les besoins du bord (et non les miens)
très compétent
respectueux du bateau

Un seul petit défaut, ne se lavait pas beaucoup et avait toujours les mêmes vêtements. Sur une remarque -gentille, il est allé sous la douche tout habillé pur gagner du temps et laver en même temps le corps, le T shirt et les sous-vêtements.

Comme quoi l'équipier idéal, ça n'existe pas..., mais celui-là s'en approchait beaucoup. Jamais eu un mot plus haut que l'autre en une semaine de nav hauturière.

RV

Le site de la Grande Croisière...