sabot de pied de mat

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sabot de pied de mat
sujet n°97457
Bonjours a tous,

Actuellement à la recherche de mon premier voilier je viens de visiter un aloa29 qui m'a l'air d'être un bon bateau (d'apres ce que je lis un peu partout) et en bon etat, cependant un detail me turlupine:

le proprietaire actuel a changé lui même le sabot de pied de mat qu'il a fait moulé a partir de celui d'origine et celui-ci n'épouse pas parfaitement la forme du mat. Il y a un jeu d'environ 1cm et le mat semble pouvoir glisser dans ce jeu (bien qu'il soit maintenu par les haubans, etai etc).
Ca me semble louche mais peut etre est-ce normal et j'aurais aimé avoir un avis d'expert (je ne doute pas qu'ils soient légions ici ;) )

merci a vous
Félix
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SUPER MARAMU
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réponse n°176732

 Bonsoir , l'Aloa 29 est un vrai bon bateau , moderne et qui était en avance sur son temps .Ce plan Fauroux extrapolé de Révolution le vainqueur de semaine de Cowes n'a à mes yeux qu'un seul défaut , il tape un peu au prés serré .
Votre problème de sabot de pied de mat n'est pas "normal" , en effet cette pièce est trés importante car elle transfère la puissance vélique à la coque (un peu comme un cardan sur une boite de vitesse ) et de fait , le jeu existant entre le mat et le sabot peut s'avérer négatif pour de bonnes performances .
Je ne saurais trop vous conseiller de refaire la pièce en usant d'un peu d'imagination car le moule de la pièce d'origine ne doit plus exister.
Je pense que vous pouvez utiliser un bloc de résine époxy chargée de fibres de verre ,utilisée pour faire des isolants électriques sur mesure . En contactant un distributeur de matériel électrotechnique vous pourrez trouver le morceau idoine .
A l'aide de l'empreinte du mat , vous pourrez faire une pièce mâle s'encastrant dans le pied de mat avec une semelle collée et vissée à travers le pont .Vérifiez la qualité de votre épontille trés solide d'origine et votre aloa 29 repartira pour de nombreuses et belles navigations .
J'ai retrouvé mon ancien Rasbora , à La Londe , mon acheteur en était toujours pleinement satisfait 20 ans aprés.
Un vrai bon bateau je vous dis .
Salutations nautiques . 

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TARGA 32
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réponse n°176733

Bonjour l'effort transmis par le mât est une compression qui dans ce bateau est reprise par la cloison avant du carré et transmise sur une varangue sous la cloison. les bateaux fabriqués à partir de mi 73 (si mes souvenirs sont bons) ont des varangues acier qui sont boulonnées et visibles. la qualité de construction est très bonne. le sabot de pied de mât sert effectivement à empécher le glissement du mât et aussi permet souvent un réglage longitudinal même faible. lorsque le bon réglage est trouvé il est préférable d'empécher le mât de se déplacer et pour dela il est calé soit en dessous du pied par un ergot ou une tige horizontale, soit par des cales en avant et en arrière du sabot. les efforts de glissement avant et arrière sont limités, l'effort de compression étant vertical. il est facile de bloquer le mât en longitudinal si on le souhaite. l'aloa 29  a une excellente réputation. cordialement

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réponse n°176736

 Il ne me semble pas anormal que le sabot permette un certain jeu. Cela permet de régler la quête du mât. (En avançant le pied de mât, on rend le bateau plus ardent, et inversement.) Une fois le bon réglage trouvé, on cale le mât dans la bonne position. On parle aussi de « réglage de l'étambrai ».

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MOUILLE-CUL
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réponse n°176739

aloa 29 n'est pas un plan fauroux, mais j.m.finot; accessoirement, revolution était un 11 mètres, et pouvait difficilement donner une série de bateaux de 9 mètres...
sur le fond, un sabot de pied de mat n'a pas une fonction mécanique très importante; s'il y a un peu de jeu, il suffit de faire une cale avec un matériau adéquat (bois, mastic polyester ou epoxy...), et ça ira...

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SUPER MARAMU
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réponse n°176749
Bardal a écrit :
aloa 29 n'est pas un plan fauroux, mais j.m.finot; accessoirement, revolution était un 11 mètres, et pouvait difficilement donner une série de bateaux de 9 mètres...
sur le fond, un sabot de pied de mat n'a pas une fonction mécanique très importante; s'il y a un peu de jeu, il suffit de faire une cale avec un matériau adéquat (bois, mastic polyester ou epoxy...), et ça ira...

 Autant pour moi , c'est bien un plan de Mr Finot et non Fauroux ......
Pour le sabot , s'il est vrai que l'effort au repos est une compression , en navigation , la puissance vélique se transmet par l'intermédiaire du pied de mat à la coque , et c'est pour celà que les X boats et autres bateaux de performances utilisent une cage métallique sur laquelle repose le mat , et ou se reprennent les cadènes , le tout étant stratifié à la coque . La solution utilisée par nombre de chantier français avec reprise des efforts sur la cloison et l'épontille est moins performante .
Anecdote , lors d'un convoyage d'un Blue II de bénéteau , le mat s'est déboité de son sabot lors d'un choc sur une vague , la souplesse du bateau et le montage un peu léger ont fait le reste ....
Le sabot de pied de mat est donc une pièce importante pour la fiabilité du bateau et ne doit pas souffrir de jeu ni latéraux ni longitudinaux . 

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TARGA 32
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réponse n°176751

bonjour, quelques précisions: les "cages" métalliques servent à équilibrer la pression du mat et la traction des haubans. le pied de mat (sous l'épontille pour un mat posé sur le pont) est relié aux extrémités d'un barrot ou sont fixées les cadènes. le pied de mat ne transmet pas tout l'effort de propulsion à la carène, les efforts subis sont essentiellement de compression et faiblement latéraux en navigation.
ce qui est important c'est le bon appui d'un mat posé sur le pont. les deux surfaces mat/platine doivent êtres parallèles ce qui est difficile. souvent le pied de mat présente une courbure pour assurer un appui selon le réglage. le maintient latéral sur la platine est assuré par un simple rebord et le longitudinal par un systèmequi empêche de glisser afin de conserver le réglage défini.
les solutions employées par les différents chantiers sont calculées pour supporter les efforts prévus. certaines sont plus faciles à mettre en oeuvre que d'autres mais toutes sont fiables. la tension et le réglage du gréement sont souvent à l'origine de problèmes. les cas structurels comme sur Pen Duick découlent du pilonnement qui entraine un tassement et donc des mouvements du mat provoquant dématage ou casse. le catamarran Blue 2 cité a du subir une déformation de ce type.
cordialement.

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SUPER MARAMU
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réponse n°176752

 Je me permet de ne pas être d'accord avec vous sur le rôle du pied de mat , le bloc mat / coque / haubannage n'est malheureusement pas bloqué fixe mais flexible , c'est pour celà que le pied de mat joue de rôle de boite de transmission de la puissance vélique à la coque , les articles d'architecture navale peuvent en témoigner . Bien entendu ,et je vous rejoins sur ce point , sur un croiseur paisible , l'importance est moindre mais dés qu'un bateau commence à être utilisé en régate , ou dans des conditions plus difficile ,c'est un point qu'il ne faut pas négliger .
Pour info , sur les mats emplantés , il y a un boulon qui fixe le sabot et le mat , avec possibilité de réglage de la quête , pour parfaire cette transmission à la coque , le calage au niveau de l'étambrai ajoute de la qualité à la transmission .
Pour un mat posé sur le pont , je continue de penser et de conseiller qu'il faut une pièce parfaite et non bricolée , solide et n'engendrant pas de corrosion avec le mat en alu (ce qui exclu l'inox ...) . 
Cordialement 

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réponse n°176755

Merci a vous pour toutes ces réponses et precisions.

Si je récapitule il s'agit avant tout d'une question de réglage et de performance  et ca ne devrait pas poser de probleme de sécurité. j'ai bon?

Pour être sur qu'on parle bien de la même chose je vous met une ou deux photos dudit pied de mat.
Le mat est juste posé sur le sabot en deux parties auquelles il ne s'adapte pas parfaitement. Sur la premiere photo c'est la partie de devant et on voit bien le jeu qu'il y a (surtout a babord).

Le sabot a été fait en alu et anodisé aux dires du propriétaire

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TARGA 32
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réponse n°176756

belles photos, ce sabot de mat est parfaitement adapté. la question du réglage concerne le haubanage et donc la position du pied de mat dans le sabot. si le pied de mat est "plat" il est préférable qu'il porte sur toute sa surface, ce qui est souvent  difficile à réaliser. le mode opératoire consiste à placer le mat vertical par rapport à la ligne de flottaison (sauf avis contraire de l'architecte qui figure alors dans le manuel du propriétaire s'il existe). pour bien régler alller sur le site Selden qui donne le détail selon chaque type de mat. pour information il ne faut jamais mettre une fixation permanente entre le mat posé sur le pont et sa platine car en cas de dématage il y a risque d'arrachement et de voie d'eau. la sécurité de l'ensemble dépend de la qualité/état des haubans (inspecter rigoureusement), des ridoirs et des cadènes, ainsi que du réglage effectué. rien de très difficile. ensuite on affine le réglage en fonction du comportement du bateau. cordialement.

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réponse n°176770

 La poussée vélique se transmet en bonne partie par le gréement courant et ses bloqueurs : drisse et écoutes des voiles d'avant ; drisse, bordure et bosses de ris de la GV. (Le vent tend à creuser la voile, le point de drisse "cherche" à descendre et le point d'écoute à venir vers l'avant. D'où traction sur les bouts et résistance des bloqueurs, solidaires du pont. C'est ce qu'expliquent les marchands d'accastillage pour justifier l'achat de taquets et de bloqueurs de qualité. Ont-ils tort ?)

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TARGA 32
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réponse n°176779

bonjour coco 47, la force exercée sur une voile est transmise au niveau de ses points d'attache: amure, drisse, écoute. on calcule les efforts à chacune de ces points. pour tenir la voile déployée les manoeuvres: drisse, écoute et point d'attache: cadène équilibrent cette force en étant reliés directement ou indirectement à la coque. tout élément qui bloque les manoeuvres concernées doit pouvoir supporter l'effort transmis. le mât supporte une résultante d'efforts qui sont essentiellement dirigés verticalement (c'est prévu pour) et axés, à l'exception notable de la poussée de la bôme via le vis de mulet. pour donner des ordres de grandeur, sur un voilier de 9 m les efforts sont environ de 600 kg sur l'écoute de GV et la drisse et de plus de 1000 kg pour le génois. par contre le mât va supporter en plus la tension du haubannage et la résultante de compression dépassera deux tonnes. donc pour répondre à ton interrogation les bloqueurs et taquets doivent supporter des charges importantes et les renvois de manoeuvre aussi (poulies) ainis que leurs attaches.
cordialement.

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réponse n°176821

 Merci Flâneur.

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