Les premiers mots de Kito après l'accident

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Monocoque
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Les premiers mots de Kito après l'accident
sujet n°103882
Rencontre avec un chalutier.

Eh oui, on est jamais assez prudent. Et l'AIS ne fait pas tout. Bien qu'il soit obligatoire pour un bateau de plus de 20m !
Je n'ai pas rencontré beaucoup de chalutier marocains avec un AIS .

sur le site du vendée globe

Je cite :"KITO

« La probabilité pour entrer en collision avec un bateau, elle est super rare. Toute la nuit, on a croisé beaucoup de bateaux, des cargos. Notre système AIS marche super bien quand les bateaux sont à 10 milles, l’alarme sonne, donc, ça me permet de gérer, de changer la route du bateau en cas de risque de collision.
Le problème, c‘est que ceux qui ne sont pas équipés du système, on ne les détecte pas. Et c’est un piège parce qu’on n’a pas moyen de les voir. Je suis allé me coucher au mauvais moment. Et même si j’avais été debout, à l’heure où on regarde la météo par exemple, où on est sur l’écran, je ne l’aurai pas vu. Il suffit de 5 minutes.
Il n’y a pas eu d’appel à la VHF. Je pense que sur le chalutier, ils n’étaient pas en veille non plus, ils devaient travailler ou dormir. Quand il y a eu le choc, je me suis réveillé en sursaut. J’ai entendu les mecs gueuler mais c’était trop tard. J’ai bondi sur le pont, fait ce qu’il fallait pour que le mât ne tombe pas. On a sauvé au moins ça, mais bon, ça ne sert pas à grand chose.
Je n’ai pas de colère contre les pêcheurs mais contre moi, parce que ce truc là n’aurait pas dû arriver. On ne pouvait pas le prévoir, mais je m’en veux de m’être couché au mauvais moment. Ce risque de collision existe toujours en solo, avec les cargos, les pêcheurs. Ça peut arriver au Portugal, au Sénégal, au large du Cap Vert ou du Brésil. Partout.
Le bateau est très abîmé. Toute cette énergie qu’on dépense depuis des années et des mois pour préparer tout ça, c’est terrible. Il n’y a plus de bout dehors, il y a un trou à l’avant de la coque, mais le bateau est en sécurité, y’a pas de problème. J’ai sécurisé le mât.
Il y a 17/18 nœuds de vent, je suis sur la route directe vers Cascais. J’arriverai en fin de soirée au Portugal. Après, on réfléchira pour savoir ce qu’on fait. Encore une fois, quitter le Vendée Globe après deux jours de course… c’est même pas possible, même pas possible.»
Anonyme (non vérifié)
réponse n°210122

C'est sur le radar aurait été plus efficace.
Peut etre par soucis d'economies d'energie ?
D'un autre coté sur le site de la course ils ecrivent "heurté par un chalutier " , et la il ecrit que le bout dehors et l'avant de la coquesont endomagés.
Gravement endomagé ecrit il à quelle vitesse etait il à ce moment la ?
Quid de la coque du chalutier ? Quel degats à bord du chalutier ?

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réponse n°210123

Bonjour,

Je ne sais pas pourquoi beaucoup de pêcheurs ne branchent pas leur AIS. Je parle au moins de ceux que l'on rencontre au large. Ils ont une route aléatoire et imprévisible. Ce serait une sécurité pour eux et pour nous.
Quand je suis en mer c'est eux qui m'inquiètent le plus.

Istos

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MOTEUR SEALINE F 42
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réponse n°210124

Tout ça me parait un grand gachis !!!!!!! et étonnant !

Anonyme (non vérifié)
réponse n°210126
ISTOS a écrit :
Bonjour,

Je ne sais pas pourquoi beaucoup de pêcheurs ne branchent pas leur AIS. Je parle au moins de ceux que l'on rencontre au large. Ils ont une route aléatoire et imprévisible. Ce serait une sécurité pour eux et pour nous.
Quand je suis en mer c'est eux qui m'inquiètent le plus.

Istos

 Je confirme.
A l’atterrissage sur Den Helfer (Pays Bas), j’ai in extremis évité d’être abordé nuitamment par un crevettier qui est surgit de derrière une plate-forme de gaz et allait m’aborder par l’arrière bâbord.
Personne en passerelle ! Personne sur le pont !!
Mon radar ne l’a pas différencié de la masse de la structure que je longeais à la limite autorisée (1 Mille) alors qu’il était très nettement dans ce cercle d’exclusion.
Surchargé de projecteurs il n’était pas d’avantage détectable à l’œil nu.
Je ne dois qu’à un vieux réflexe de regarder de temps à autre sur mon arrière (souvenir d’une lamproie faisant du bateau stop sur un contournement du Cotentin).
En mer, le danger c’est la terre … et les autres.

Anonyme (non vérifié)
réponse n°210127

La video du pont fait peur à voir , serais curieux de voir la coque du chalutier

http://www.vendeeglobe.org/fr/actualites/article/2901/les-images-de-groupe-bel-apres-l-accident-video.html

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MOTEUR SEALINE F 42
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réponse n°210128

c'est sur qu'en mer le danger c'est d'abord les autres !!! car au milieu de nulle part surgit toujours un plus gros que soit ... qui n'était pas là y a cinq minutes !!

son premier cela a été "Saperlipopète , bachis bouzouc  !"

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X95
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réponse n°210144
ISTOS a écrit :
Bonjour,

Je ne sais pas pourquoi beaucoup de pêcheurs ne branchent pas leur AIS. Je parle au moins de ceux que l'on rencontre au large. Ils ont une route aléatoire et imprévisible. Ce serait une sécurité pour eux et pour nous.
Quand je suis en mer c'est eux qui m'inquiètent le plus.

Istos

 Bonjour
La commission de Bruxelle a voulu rendre obligatoire l'AIS pour les bateaux de pêche. Il y a eu un tel levé de bouclier de la part des pêcheurs et donc des Etats dont ils sont les électeurs que Bruxelles à fait marche arrière. L'argument principal était la protection du secret des zones de pêche....
Quand on connait le nombre des pêcheurs qui ne meurrent pas dans leur lit...

Mais la profession est en crise!!!!

Eric

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POLYESTER
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réponse n°210147
Auportant a écrit :

Je cite :"KITO

«
Le problème, c‘est que ceux qui ne sont pas équipés du système, on ne les détecte pas. Et c’est un piège parce qu’on n’a pas moyen de les voir. Je suis allé me coucher au mauvais moment. »

 
Ben voilà, tout est dit.
Ca aurait pu être un plaisancier qu'il emmenche. Ou un pêcheur de moins de 12 m. Ou n'importe quoi qui flotte et qui n'a pas d'AIS.
C'est une tentative de faire porter la responsablité à autrui.

Il n'y a eu que des dégâts materiel pour tout le monde et c'est heureux, l'enquête determinera à qui incombe de payer l'ardoise. Mais en cas de collision de ce genre, tout le monde a perdu de toute façon, et c'est normalement l'esprit du RIPAM: essayer d'être un peu moins con que les autres .....

Quant à Kito de Pavant, il a foiré une course où beaucoup de gens ont investi, ce sera à lui de juger si sa vie, celle des autres, sa carrière, celle des autres, repose sur un bidule électronique, que je ne critique pas étant équipé moi même et appréciant ce truc. Mais sans lui vouer mon destin malgré tout .....

Et même s'il s'est fait aborder par le travers, il avait peut être raison, mais en attendant, la course, il l'a perdu !

Dommage, c'est un bon (mais ils sont tous bons)

Un truc à méditer dans la vie ....... c'est pas parce qu'on a raison qu'on va gagner ...... Gachis !

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réponse n°210154

Bonjour,

Les collisions avec les pêcheurs sont fréquentes. Il y a au moins trois raisons à cela : Ils ne souhaitent pas se signaler aux autres pour garder secrète leur zone de pêche,(voir plus haut stereden) ils ne sont pas sur une route prévisible car ils suivent les bancs de poisson : un autre bateau qui les observe à de la difficulté à réagir avec anticipation à un risque de collision, enfin ils sont peu nombreux à bord et trop occupés à surveiller leur pêche pour assurer une veille permanente. On peut se dire c’est très bien comme ça y a rien à changer et ceux qui se payent un chalutier n’avaient rien à faire en mer. A mon avis l’argument est un peu court. Autant pour les pêcheurs que pour les autres jouer sa vie et celle des autres à la loterie ne durera pas. L’obligation de se signaler par l’AIS s’imposera. C’est une question de délais. Je remarque que Kito ne dit pas lui non plus s’il avait actionné son propre AIS avant d’aller dormir. Si tel avait été le cas, le pêcheur aurait pu recevoir son signal et peut-être l’éviter. Il me semble que la recherche de la « discrétion » en mer ne devrait être réservée qu’aux marines militaires et seulement dans des circonstances qu’il est facile d’imaginer.

Istos

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GIB'SEA 76
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réponse n°210158
Ortenau a écrit :
ISTOS a écrit :
Bonjour,

Je ne sais pas pourquoi beaucoup de pêcheurs ne branchent pas leur AIS. Je parle au moins de ceux que l'on rencontre au large. Ils ont une route aléatoire et imprévisible. Ce serait une sécurité pour eux et pour nous.
Quand je suis en mer c'est eux qui m'inquiètent le plus.

Istos

 Je confirme.
A l’atterrissage sur Den Helfer (Pays Bas), j’ai in extremis évité d’être abordé nuitamment par un crevettier qui est surgit de derrière une plate-forme de gaz et allait m’aborder par l’arrière bâbord.
Personne en passerelle ! Personne sur le pont !!
Mon radar ne l’a pas différencié de la masse de la structure que je longeais à la limite autorisée (1 Mille) alors qu’il était très nettement dans ce cercle d’exclusion.
Surchargé de projecteurs il n’était pas d’avantage détectable à l’œil nu.
Je ne dois qu’à un vieux réflexe de regarder de temps à autre sur mon arrière (souvenir d’une lamproie faisant du bateau stop sur un contournement du Cotentin).
En mer, le danger c’est la terre … et les autres.
 

   Bonjour,
  Sans aucun jugement de valeur, je ne me permettrrais pas; mais au large on le sais tous les pêcheurs sont un problème tant leur comportement est accidentogène. Instruments non opérationnels, non veille et routes aléatoires.

  Il m'est arrivé une aventure similaire au large des scilly en mai dernier. Malgré une veille partielle comme tous les solo, un détecteur AIS, et un mer-veille, par bonne visibilité de nuit j'ai heurté un pêcheur qui après vérifications, son AIS et Radar étaient coupés.

JJ

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FIREBALL (Monocoque)
Membre cotisant
Administrateur depuis 1998
réponse n°210164

Le vrai problème, ce n'est ni l'AIS ni les chalutiers.
Le RIPAM prévoit que chaque navire doit assurer une veille "permanente".
Il prévoit également que certains navires, non-maîtres de leurs manoeuvres, sont privilégiés sur d'autres.
Notamment les remorqueurs, filleyeurs, ligneurs, chalutiers... dont les engins sont trainés et remorqués, ou en train de manoeuvre (mise à l'eau ou remontée).

Par rapport à ces navires privilégiés, les voiliers perdent leur privilège théorique face aux navires à moteur. Et c'est normal.
Le RIPAM n'est pas prévu pour la course au large qui ne comporte aucune zone d'exclusion de navigation.

Moralité, c'est bien toute la difficulté de la course au large en solitaire, que de garantir une veille permanente tout en allant dormir. C'est impossible. Tout le monde le sait.
Certains navigateurs plus chanceux évoquent le 6ème sens qui les réveil 2 mn avant l'abordage.
D'autres moins chanceux sont plus objectifs : ils sont partis dormir au mauvais moment...

Cordialement,
Ariel DAHAN

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GIB'SEA 76
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réponse n°210165
A.dahan a écrit :
Le vrai problème, ce n'est ni l'AIS ni les chalutiers.
Le RIPAM prévoit que chaque navire doit assurer une veille "permanente".
Il prévoit également que certains navires, non-maîtres de leurs manoeuvres, sont privilégiés sur d'autres.
Notamment les remorqueurs, filleyeurs, ligneurs, chalutiers... dont les engins sont trainés et remorqués, ou en train de manoeuvre (mise à l'eau ou remontée).

Par rapport à ces navires privilégiés, les voiliers perdent leur privilège théorique face aux navires à moteur. Et c'est normal.
Le RIPAM n'est pas prévu pour la course au large qui ne comporte aucune zone d'exclusion de navigation.

Moralité, c'est bien toute la difficulté de la course au large en solitaire, que de garantir une veille permanente tout en allant dormir. C'est impossible. Tout le monde le sait.
Certains navigateurs plus chanceux évoquent le 6ème sens qui les réveil 2 mn avant l'abordage.
D'autres moins chanceux sont plus objectifs : ils sont partis dormir au mauvais moment...

Cordialement,
Ariel DAHAN

 Bonjour,
  Je ne conteste pas le règlement, je le connais, et le relis une fois chaque année. Et de ce fait je prends et assume mes responsabilités.

  Mais , mon expérience me montre que beaucoup de pêcheurs abusent de leur privilège et se permettent en toutes connaissances de causes ( quand ils ne le font pas de façon délibérée) bien des manoeuvres accidentogènes inacceptables pour toute personne sensée.

  Il ne faut pas être étonné du nombre d'accidents où ils sont impliqués.

JJ

Anonyme (non vérifié)
réponse n°210171

Pour l'instant nous ne savons pas si le chalutier etait "en peche" ou " en route" ce qui (en theorie ) change pas mal de chose , même si dans la pratique à partir du moment ou il y a abordage même le "favoriser" a une part de responsabilité.

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KETCH Bois 1959 (Monocoque)
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réponse n°210173

Bonjour,
je confirme que beaucoup de pécheurs coupent leurs AIS et RADARS pour éviter de situer leurs lieux de pêche... de plus j'ai été a la limite de l'abordage par un chalutier (pas en action de pêche) qui m'a forcé le passage ( moi sous voile seule) .
Je pense , que comme les routiers, (sympa) du temps de MAXMENIER , les pécheurs ont changé de mentalité, eux travaillent... nous ont les emm.......
J'ai fini avec mon exces de colère... mais ça fait du bien....
Salut LECELTE

Anonyme (non vérifié)
réponse n°210193
Lecelte a écrit :
Bonjour,
je confirme que beaucoup de pécheurs coupent leurs AIS et RADARS pour éviter de situer leurs lieux de pêche... de plus j'ai été a la limite de l'abordage par un chalutier (pas en action de pêche) qui m'a forcé le passage ( moi sous voile seule) .
Je pense , que comme les routiers, (sympa) du temps de MAXMENIER , les pécheurs ont changé de mentalité, eux travaillent... nous ont les emm.......
J'ai fini avec mon exces de colère... mais ça fait du bien....
Salut LECELTE

 Il nous est même arrivé alors que nous etions dans un chenal (avec notre n°8 http://long-cours.62.over-blog.com/photo-1906459-nos-bateau-012_jpg.html)
qu'un pecheur sous pilote coupe le chenal à "donf" personne dans la timonerie ...bon au premiers coups de corne ils ont vite reagis (mais pas sur qu'ils auraient reagis aussi vite si nous avions été plus petit...)

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réponse n°210198
Gribou25 a écrit :
A.dahan a écrit :
Le vrai problème, ce n'est ni l'AIS ni les chalutiers.

 En tous cas les chalutiers sans AIS n'est pas un faux problème.

Istos

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HALBERG RASSY 36 (Monocoque)
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réponse n°210208

 Je ne suis pas un grand matheux, mais en dormant depuis 10', le bateau marchant a 15 kn et le chalutier en pêche a 4kn, j'ai du mal à comprendre. La houle peut-être? La brume?

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X95
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réponse n°210217
Roulbarik a écrit :
 Je ne suis pas un grand matheux, mais en dormant depuis 10', le bateau marchant a 15 kn et le chalutier en pêche a 4kn, j'ai du mal à comprendre. La houle peut-être? La brume?

 Ai confiance en moi; je suis un grand matheux!
Il est possible de dormir 20 minutes entre la détection d'un navire (pas un pêchoux) sur l'horizon et la quasi-collisison ratée!
Ce n'est pas valable sur les grands bancs, à cause du brouillard, j'ai essayé pour toi !
Eric

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Kirié Feeling 446 (Monocoque)
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Cotisant depuis 2005
réponse n°210224

Pour animer la discution sur le sujet, un lien sur le voilier bureau Vallée.
Pour ceux qui ont une dent contre les pêcheurs : Embarquez avec eux 1 journée et vous comprendrez leur travail, avant ils étaient 4 ou 5 à bord des petits chalutiers, maintenant 3 voir 2 pour le même travail qui paye parfois 500 € par mois tous frais déduits et leur demander d'installer un AIS qui leur couterait au moins 1000€ ? France, Espagne ou Portugal : c'est pareil maintenant !
Alain de Frankiz

http://www.vendeeglobe.org/fr/actualites/article/3079/bureau-vallee-heurte-par-un-bateau-de-peche.html

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réponse n°210231

Bonjour,

Deux collisions, ça commence à devenir sérieux. Il faut éviter de traiter cette question en opposant les uns aux autres ou en invoquant le règlement. Personnellement je respecte le travail des pêcheurs et je suis prêt à changer plusieurs fois ma route pour les éviter. Je ne navigue pas en solitaire. La veille sur mon bateau est permanente. Même avec une veille attentive, il n’y a rien d’évident à suivre l’évolution des loupiotes d’un pêcheur par une nuit bien noire. Et dans la brume ..... Je parle à ceux qui vont en mer pas à ceux qui lisent les règlements pour donner des leçons carrés dans leur fauteuil. Je demande juste aux pêcheurs d’activer leur AIS pour m’aider à les éviter. Sauf évidemment s’ils ont une raison majeure pour ne pas le faire. Pour ce qui me concerne, esquiver les contrôles, garder secrète une zone de pêche ou dépenser 1.000 euros pour s'équiper d'un AIS ne sont pas des raisons suffisantes pour se priver de ce moyen de sécurité supplémentaire.
Istos

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Saba (Catamaran)
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réponse n°210250

Pour ma part, conscient de ces (leurs) problématiques, j'ai fait l'effort de m'équiper d'un transpondeur AIS afin de diffuser ma position (je navigue souvent en solitaire) je demande juste qu'il y ait quelqu'un à leurs bords attentif aux alarmes...
...ça doit pas être trop dur, non ?

Après, on peut élargir : il y a quelques années l'europe les a poussé à construire des bateaux plus grands, plus puissants à grands coups de subventions. Maintenant on s'aperçoit que ces bateaux consomment trop, qu'il y a moins de poisson...
...donc l'europe subventionne la démolition ce ces bateaux...
...pour probablement subventionner de nouveaux bateaux, etc...

Tout ça pour que nous autres, crétins de consommateurs décérébrés, on puisse choisir entre 20 sortes de poissons différentes sur les étales des grandes surfaces ou dans les plats cuisinés. 

Désolé, j'ai dû me tromper de planète !

Anonyme (non vérifié)
réponse n°210259
ISTOS a écrit :
Bonjour,

Deux collisions, ça commence à devenir sérieux. Il faut éviter de traiter cette question en opposant les uns aux autres ou en invoquant le règlement. Personnellement je respecte le travail des pêcheurs et je suis prêt à changer plusieurs fois ma route pour les éviter. Je ne navigue pas en solitaire. La veille sur mon bateau est permanente. Même avec une veille attentive, il n’y a rien d’évident à suivre l’évolution des loupiotes d’un pêcheur par une nuit bien noire. Et dans la brume ..... Je parle à ceux qui vont en mer pas à ceux qui lisent les règlements pour donner des leçons carrés dans leur fauteuil. Je demande juste aux pêcheurs d’activer leur AIS pour m’aider à les éviter. Sauf évidemment s’ils ont une raison majeure pour ne pas le faire. Pour ce qui me concerne, esquiver les contrôles, garder secrète une zone de pêche ou dépenser 1.000 euros pour s'équiper d'un AIS ne sont pas des raisons suffisantes pour se priver de ce moyen de sécurité supplémentaire.
Istos

 Tout a fait. Et pas question de critiquer tous les pêcheurs ou de faire un amalgame injustifié.
J’ai beaucoup de respect pour ces travailleurs de la mer.
Simplement, comme partout, il y en a qui se comportent mal, rusent au-delà du raisonnable et/ou jouent avec le feu au point de mettre des vies en danger.

Anonyme (non vérifié)
réponse n°210261

Et le semi rigide de l'equipe de De Broc , avait il son AIS ?!

Bon d'accord je sors !!

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FIREBALL (Monocoque)
Membre cotisant
Administrateur depuis 1998
réponse n°210288

Il ne faut pas confondre la situation des coureurs du Vendée-Globe et celle du plaisancier ordinaire:

Le coureur du Vendée-Globe part en sollitaire. Il doit gérer la question de la veille en mer, en sachant qu'il se trouve en infraction avec les obligations maritimes imposées par le RIPAM.
Globalement, en cas d'abordage hors veille (lorsqu'il dort), il est nécessairement fautif, et l'abordage lui sera certainement imputable.

Le coureur du VG prends un risque, qu'il pense avoir calculé. Il s'équipe en conséquence, et son bateau reste à flot après l'abordage. Enfin, il est assuré spécifiquement par une assurance "course" pour les conséquences de son abordage qui prends en considération le fait qu'il navigue en solitaire. Et très probablement, son assureur devra payer les dégats subis par le chalutier, dans la mesure où le navigateur en solo ne pourra pas apporter la preuve qu'il a mis en place une veille suffisante.

Le plaisancier hors-course, s'il décide de naviguer en solitaire, prends un risque qu'il doit calculer spécifiquement. En effet, en relisant vos contrats d'assurance vous serez surpris de constater que le défaut de veille - et la navigation en solitaire - vont venir disqualifier tout abordage et vous priver d'un droit à indemnisation.

Enfin, vous dites que les pêcheurs ne respectent pas les règles en matière de veille et d'abordage?
C'est une affirmation grotesque.
Le marin-pêcheur a investi tout son patrimoine dans son navire. Il y met également sa vie. Il passe la moitié de sa vie en mer, loin des siens. Pour pêcher et gagner sa vie.
C'est pour celà qu'on a rendu son navire "privilégié". Parceque, structurellement, il y a des moments où tout l'équipage est à la manoeuvre, y compris le timonier, et que dans ces cas là, la veille est impossible.
Et que dans d'autres circonstances, même en assurant une veille efficace, la manoeuvre est impossible, sous peine de mettre en danger l'équipage ou le navire.
Bien sûr que, vu du cockpit d'un voilier de plaisance, la route d'un pêcheur est erratique.
Mais vu d'une timonerie d'un chalutier ou d'un fileyeur, la route d'un voilier est tout autant imprévisible.

C'est pour celà que le RIPAM associe, à l'obligation de veille, l'obligation "mutuelle" de s'écarter de la route de collision, sauf pour ce qui concerne les navires privilégiés ou handicapés.

Pour finir, il est utile de rappeler que, en cas de veille effective, si vous êtes confronté à un mouvement erratique, un message radio, assorti d'un message vocal au porte-voix et d'un message lumineux entraîne souvent une réponse. Soit que le navire fixe sa course, soit qu'il réponde à la radio.
En toute hypothèse, le défaut de réponse fait supposer que le navire n'est pas maître de sa manoeuvre. Et donc que vous devez vous écarter de sa route immédiatement.

Il n'y a guère que quelques situations inadmissibles, où un navire contraint un autre à changer sa route au dernier moment pour éviter un abordage. Et sur ce point, il faut rappeler que les dommages subis par le navire ou son équipage à la suite d'une manoeuvre destinée à éviter un abordage ... relèvent également des dispositions relatives à l'abordage. Donc que le navire qui a contraint la manoeuvre d'évitement peut être poursuivi.

D'où l'importance de tenir un livre de bord détaillé. Encore faut-il en avoir le temps!

Cordialement,
Ariel DAHAN

 

Anonyme (non vérifié)
réponse n°210313

Bonsoir.
Cher Maître : Oui, mais non.

Il me semble, sauf erreur de ma part, mais en ce cas je ne suis pas le seul et j’aimerais alors avoir une (des) solution(s) opérationnelle(s) que :

- Le plaisancier ordinaire, dès lors qu’il navigue en solitaire, ce qui est mon cas, doit, comme les coureurs du Vendée-Globe, entre autres, gérer la question de la veille en mer ;
- J’ignorais que je me trouve en infraction avec les obligations maritimes imposées par le RIPAM ;
- En effet, si tel était le cas, je ne comprend que l’on puisse autoriser les navigateurs solitaires, quels qu’ils soient, de naviguer au-delà du raisonnable sans sommeil, en clair plus ou moins 24 heures (une petite trans-Manche) ;
- Comment dès lors autoriser des traversées plus longues, d’une mer, d’un océan, etc. ;
- Comment justifier la complicité coupable des assureurs qui laissent croire et faire quelque chose qui sans être nécessairement illégal, sera nécessairement fautif, et certainement imputable à l’assuré qui souffre donc d’un défaut de conseil (même si c’était écrit en tout petit en bas) ;
- Personnellement je ne pense pas prendre un risque calculé car j’ai spécialement préparé et équipé mon bateau et me suis entraîné en conséquence, ce qui n’est pas forcément le cas en équipage, par exemple lorsqu’on loue un charter ou est équipier à bord d’une unité mal préparée et/ou mal dirigée ;
- Ma surprise est d’autant plus grande qu’effectivement je me suis assuré spécifiquement auprès d’un assureur (allemand) qui prend en considération le fait que je navigue en solitaire. Dans mon cas au-delà du cercle polaire arctique, y compris en période de vents forts. Je lui dépose mon plan de navigation avant la saison, et lui rend compte à mon retour. Connaissant Allianz et Pantaenius, je doute qu’ils considèrent comme très probablement de devoir payer des dégâts subis par exemple par le chalutier qui braconnait dans une zone d’exclusion totale et m’aborde par bâbord arrière avec personne en timonerie ;
- J’ai relu mon contrat d'assurance et je ne constate nulle part que la navigation en solitaire va venir me disqualifier et me priver d'un droit à indemnisation ;
- Je réitère mon estime et mon parfait respect des pêcheurs mais maintien que certains d’entre eux, une minorité, ne respectent pas les règles en matière de veille et d'abordage et ne vois pas en quoi cette affirmation serait grotesque ;
- Moi aussi j’ai investi tout mon patrimoine dans mon navire. J’y mets également ma vie et y passe plus de la moitié de mon temps, loin des miens ;
- Je ne partage pas votre certitude de considérer que le fait d’être un navire "privilégié" vous dispense d’un minimum de respect des règles et de veille ; ne serait-ce que parce qu’il y a d’autres chalutiers et qu’en cas de collision entre eux ce serait comme un accident voiture de pompier contre police ou Samu, etc. Même avec un gyrophare et un deux tons je ralenti, fait gaffe et me dois de rester maître en toutes circonstances de mon véhicule car je n’ai pas un permis de tuer les piétons munis d’un walkman, d’un automobiliste sourd, d’une mamie qui ne courre pas le 100 mètres en moins de 10 secondes, ...
- Car sur les bateaux de plaisanciers, même en équipage, il peut également y avoir des moments où tout l'équipage est à la manoeuvre, y compris le barreur, et que dans ces cas là, la veille est impossible ;
- Y aurait-il une telle différence entre un français battant pavillon français et assuré par un assureur français et un français battant pavillon allemand assuré à Hambourg ??? A tout le moins ce serait un nième argument pour inciter mes concitoyens à choisir un autre pavillon communautaire.

Mais je partage avec vous vos deux derniers paragraphes de rappel de bon sens.

Cordialement
Daniel
 

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réponse n°210326

Bonjour Ariel,

Il y a le droit et il y a la vie en mer. Le droit ne règle pas tout. Tous les marins savent qu’il faut tout faire pour s’éviter. Il arrive même que deux bateaux qui se sont repérés entrent quand même en collision. Voir l’exemple célèbre du Stockholm et de l’Andrea Doria. C’est exactement le même phénomène que deux piétons qui cherchent à s’éviter sur un trottoir et qui se rentrent dedans. Alors face à cela il n’y a qu’une seule réponse : c’est la redondance et le croisement des observations. Les pêcheurs doivent utiliser l’AIS et pour nous « plaisanciers ordinaires » nous viendront de plus en plus à l’AIS avec transpondeur. Il y aura toujours des accidents mais nous aurons fait un progrès.

Francis

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VOYAGE 12.50
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réponse n°210330
ISTOS a écrit :
Bonjour Ariel,

Il y a le droit et il y a la vie en mer. Le droit ne règle pas tout. Tous les marins savent qu’il faut tout faire pour s’éviter. Il arrive même que deux bateaux qui se sont repérés entrent quand même en collision. Voir l’exemple célèbre du Stockholm et de l’Andrea Doria. C’est exactement le même phénomène que deux piétons qui cherchent à s’éviter sur un trottoir et qui se rentrent dedans. Alors face à cela il n’y a qu’une seule réponse : c’est la redondance et le croisement des observations. Les pêcheurs doivent utiliser l’AIS et pour nous « plaisanciers ordinaires » nous viendront de plus en plus à l’AIS avec transpondeur. Il y aura toujours des accidents mais nous aurons fait un progrès.

Francis

 Bonjour, Francis, bonjour Ariel, et… bonjour à tous

J’ai évité d’intervenir, et pourtant nous avons beaucoup travaillé sur l’AIS…
J’ai évité d’intervenir sur les collisions du Vendée Globe, parce que mon intervention serait fatalement négative. Cà me choque qu’au nom d’un système basé sur la promotion, la pub et la recherche effrénée d’audience, on en arrive à cet incroyable contresens : des monstres de 60 pieds lancés à 20 nœuds, sans personne en veille. On marche sur la tête là…
Voilà pour ma séquence ‘’énervée’’. Maintenant plus constructif, ce que nous avons fait sur l’AIS et la plaisance. C’est le fruit d’une expérience sur le terrain, montrant que c’est bien sûr au plaisancier de s’écarter de la route de ceux qui travaillent en mer, et de s’en écarter clairement en montrant sa manœuvre longtemps à l’avance. Comme le dit très bien Francis : ‘’Il y a le droit et il y a la vie en mer. Le droit ne règle pas tout’’

Et les deux copie d’écran jointes, extraites de ce dossier. Et on se rend compte que si l’AIS est un excellent outil, il n’empêche pas d’assurer une veille permanente… L’AIS ne venant qu’au titre d’outil d’aide à la décision

Cordialement
Michel

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réponse n°210361
ISTOS a écrit :
Bonjour Ariel,

Il y a le droit et il y a la vie en mer. Le droit ne règle pas tout. Tous les marins savent qu’il faut tout faire pour s’éviter. Il arrive même que deux bateaux qui se sont repérés entrent quand même en collision. Voir l’exemple célèbre du Stockholm et de l’Andrea Doria. C’est exactement le même phénomène que deux piétons qui cherchent à s’éviter sur un trottoir et qui se rentrent dedans. Alors face à cela il n’y a qu’une seule réponse : c’est la redondance et le croisement des observations. Les pêcheurs doivent utiliser l’AIS et pour nous « plaisanciers ordinaires » nous viendront de plus en plus à l’AIS avec transpondeur. Il y aura toujours des accidents mais nous aurons fait un progrès.

Francis

 Les voeux pieux et la vie en mer...
Nous viendrons de + en + à l'AIS... la majorité des solitaires que je connais le sont sur des 8 à 10m avec des moyens plus que modestes et la technologie n'est pas une réponse possible pour eux. Bien sur certains européens trouveront cette solution facile à mettre en oeuvre et pourtant - comme le confirme ce qui vient de se passer - inadéquate dès que l'on quitte un tant soi peu les espaces où les finances ne sont pas un problème.
Tout près d'ici, qui n'a pas rencontré le long du Maroc de l'Algérie ou de la Tunisie l'éternel pêchou, tout feux éteints, pas de VHF ni de radar en état de marche. Ce n'est pas une question de bonne ou mauvaise volonté, ni de conserver des secrets qui n'ont jamais existés mais bien un simple problème financier. Imaginez ça en amérique du sud, dans certains coins des caraïbes, en asie.
C'est donc à nous - solitaires et plaisanciers - de nous adapter à ces conditions. Plutôt que d'utiliser des kalachnikov, certains ont décidé de de naviguer en flotille dans les zones de piratage (mer rouge etc...), et ont sû s'adapter. Pourquoi ne pas chercher ce genre de solution plutôt qu'avoir recours systématiquement à la technologie ?
Il existe des règles simples qui sont appliquées par la majorité des solitaires :
- ne pas longer les cotes plus de 36 à 48h sans escale (veille permanente ou sommeil de 15 à 20 minutes et de jour uniquement).
- L'approche finale ( les 40 à 50 derniers milles) lors d'une traversée de plus de 5 ou 6 jours ne doit pas dépasser 18 à 24 heures,...
- l'identification systématique auprès de tout bateaux rencontrés après une période de navigation de 48 à 72h sans contact.
-...

Ce sont des règles de bon sens dont personne ne parle jamais mais qui permettent d'avoir un peu plus de sécurité et la réserve de jus si nécessaire.
Il doit y en avoir biens d'autres et des recettes que nous appliquons tous + ou - selon les cas. Peut être serait-il bon d'en dicuter ici oou sur un autre fil pour éclaircir où sont nos véritables risques et les efforts que nous devons faire pour éviter l'incontrolable.

Bien sur c'est un poil hors propos puisqu'on n'est pas en course, mais je pense qu'il ne faut pas se polariser sur le fait overmédiatisé mais bien le transposer à notre style de  navigation.


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FIREBALL (Monocoque)
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réponse n°210364

D'accord avec Francis et d'accord avec Michel : il y a le droit, et il y a le bon sens.

Le fait d'être privilégié n'annule pas l'obligation qu'a le pêcheur d'assurer une veille constante.
Mais le fait d'être privilégié aggrave la responsabilité du navire qui va l'aborder.

Or ces contentieux vont ensuite se gérer sur deux documents précieux : le livre de bord de chaque navire.
Et il y a fort à parier (l'expérience des contentieux aidant) que le livre de bord du professionnel sera tenu, et indiquera les instructions de veille. Là où le livre du marin amateur sera très vide...

Il y a le droit et il y a le bon sens. Mais la justice vient après, et tranche avec un bon sens ... très agressif... Mécontent

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VOYAGE 12.50
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réponse n°210366
Solive a écrit :
ISTOS a écrit :
Bonjour Ariel,

Il y a le droit et il y a la vie en mer. Le droit ne règle pas tout. Tous les marins savent qu’il faut tout faire pour s’éviter. Il arrive même que deux bateaux qui se sont repérés entrent quand même en collision. Voir l’exemple célèbre du Stockholm et de l’Andrea Doria. C’est exactement le même phénomène que deux piétons qui cherchent à s’éviter sur un trottoir et qui se rentrent dedans. Alors face à cela il n’y a qu’une seule réponse : c’est la redondance et le croisement des observations. Les pêcheurs doivent utiliser l’AIS et pour nous « plaisanciers ordinaires » nous viendront de plus en plus à l’AIS avec transpondeur. Il y aura toujours des accidents mais nous aurons fait un progrès.

Francis

 Les voeux pieux et la vie en mer...

Bien sur c'est un poil hors propos puisqu'on n'est pas en course, mais je pense qu'il ne faut pas se polariser sur le fait overmédiatisé mais bien le transposer à notre style de  navigation.

 Bonsoir
Il n’y a pas fatalement contradiction entre un minimum d’équipement et les règles de bons sens que tu décris. Le problème est peut être la banalisation de la voile-spectacle, nous faisant avaler un concept curieux : des inconscients, lancé de nuit, sans veille et en sommeil, seraient victimes de travailleurs incongrus situés sur leur route.
C’est ahurissant, mais on à l’impression que des pêcheurs au travail, à vitesse lente auraient percuté des fusées nautiques tournant à plus de 20 nœuds… Je vous assure, on marche sur la tête, non ???
Le problème existe pour les solo dont tu parles… mais, généralement si il y a abordage, c’est plutôt à vitesse lente, et on n’en parle pas dans la presse et à la télé…
Francis a raison, en multipliant les aides à la navigation, on diminuera les risques d’abordage, sans que ça exonère la sacro veille dont tu parles, et que je connais bien et pour cause…
Michel

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FIREBALL (Monocoque)
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réponse n°210368
Ortenau a écrit :
Bonsoir.
Cher Maître : Oui, mais non.

Il me semble, sauf erreur de ma part, mais en ce cas je ne suis pas le seul et j’aimerais alors avoir une (des) solution(s) opérationnelle(s) que :

- Le plaisancier ordinaire, dès lors qu’il navigue en solitaire, ce qui est mon cas, doit, comme les coureurs du Vendée-Globe, entre autres, gérer la question de la veille en mer ;
- J’ignorais que je me trouve en infraction avec les obligations maritimes imposées par le RIPAM ;
- En effet, si tel était le cas, je ne comprend que l’on puisse autoriser les navigateurs solitaires, quels qu’ils soient, de naviguer au-delà du raisonnable sans sommeil, en clair plus ou moins 24 heures (une petite trans-Manche) ;
- Comment dès lors autoriser des traversées plus longues, d’une mer, d’un océan, etc. ;
- Comment justifier la complicité coupable des assureurs qui laissent croire et faire quelque chose qui sans être nécessairement illégal, sera nécessairement fautif, et certainement imputable à l’assuré qui souffre donc d’un défaut de conseil (même si c’était écrit en tout petit en bas) ;
- Personnellement je ne pense pas prendre un risque calculé car j’ai spécialement préparé et équipé mon bateau et me suis entraîné en conséquence, ce qui n’est pas forcément le cas en équipage, par exemple lorsqu’on loue un charter ou est équipier à bord d’une unité mal préparée et/ou mal dirigée ;
- Ma surprise est d’autant plus grande qu’effectivement je me suis assuré spécifiquement auprès d’un assureur (allemand) qui prend en considération le fait que je navigue en solitaire. Dans mon cas au-delà du cercle polaire arctique, y compris en période de vents forts. Je lui dépose mon plan de navigation avant la saison, et lui rend compte à mon retour. Connaissant Allianz et Pantaenius, je doute qu’ils considèrent comme très probablement de devoir payer des dégâts subis par exemple par le chalutier qui braconnait dans une zone d’exclusion totale et m’aborde par bâbord arrière avec personne en timonerie ;
- J’ai relu mon contrat d'assurance et je ne constate nulle part que la navigation en solitaire va venir me disqualifier et me priver d'un droit à indemnisation ;
- Je réitère mon estime et mon parfait respect des pêcheurs mais maintien que certains d’entre eux, une minorité, ne respectent pas les règles en matière de veille et d'abordage et ne vois pas en quoi cette affirmation serait grotesque ;
- Moi aussi j’ai investi tout mon patrimoine dans mon navire. J’y mets également ma vie et y passe plus de la moitié de mon temps, loin des miens ;
- Je ne partage pas votre certitude de considérer que le fait d’être un navire "privilégié" vous dispense d’un minimum de respect des règles et de veille ; ne serait-ce que parce qu’il y a d’autres chalutiers et qu’en cas de collision entre eux ce serait comme un accident voiture de pompier contre police ou Samu, etc. Même avec un gyrophare et un deux tons je ralenti, fait gaffe et me dois de rester maître en toutes circonstances de mon véhicule car je n’ai pas un permis de tuer les piétons munis d’un walkman, d’un automobiliste sourd, d’une mamie qui ne courre pas le 100 mètres en moins de 10 secondes, ...
- Car sur les bateaux de plaisanciers, même en équipage, il peut également y avoir des moments où tout l'équipage est à la manoeuvre, y compris le barreur, et que dans ces cas là, la veille est impossible ;
- Y aurait-il une telle différence entre un français battant pavillon français et assuré par un assureur français et un français battant pavillon allemand assuré à Hambourg ??? A tout le moins ce serait un nième argument pour inciter mes concitoyens à choisir un autre pavillon communautaire.

Mais je partage avec vous vos deux derniers paragraphes de rappel de bon sens.

Cordialement
Daniel
 

 Cher Daniel,
Vous avez posé une question très intéressante et ma réponse sera hélas très cruelle:
Vous dites: 
J’ignorais que je me trouve en infraction avec les obligations maritimes imposées par le RIPAM ;

De fait, nul n'est censé ignorer la loi.
Laquelle loi se trouvait jusqu'à peu résumée dans le Code Disciplinaire et Pénal de la Marine Marchande ainsi que dans le RIPAM.
Le CDPMM a été abrogé et repris dans le Code des Transports.
Mais le principe est le même et je vous renvoie à mon étude sur la question:
http://www.ddbd.com/Abordage_nav.html

L'abordage est réprimé pénalement différemment selon qu'il est le résultat d'une erreur de navigation ou d'un acte intentionnel du capitaine - skipper.
L'infraction involontaire aux règles de navigation est susceptible d'être poursuivie pénalement, et fait encourir à son auteur une peine de DEUX ANS d'emprisonnement et de 50.000 FF d'amende. La peine d'amende peut être portée à 100.000 FF si le capitaine est aux commandes d'un bâtiment transportant des hydrocarbures ou autres substances dangereuses.

Voir les anciens articles 63 et suivant du CDPMM, repris par le Code des Transports et cités in-extenso ci-après.

Code des Transports : Article L5242-3 Modifié par Ordonnance n°2011-635 du 9 juin 2011 - art. 5
I. ¯ Est puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 € d'amende le fait, pour le capitaine ou le chef de quart d'un navire battant pavillon français ou étranger, d'enfreindre, y compris par imprudence ou négligence, les règles fixées par la convention sur le règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer, faite à Londres le 20 octobre 1972, et relatives :

1° Aux feux à allumer la nuit et aux signaux à faire en temps de brume ;

2° A la route à suivre et aux manœuvres à exécuter en cas de rencontre d'un navire ou autre bâtiment ;

3° A la veille visuelle et auditive à assurer en permanence avec tous les moyens disponibles et adaptés aux circonstances et aux conditions existantes, de manière à permettre une pleine appréciation du risque d'abordage ;

4° Au maintien en permanence d'une vitesse de sécurité permettant de prendre des mesures appropriées et efficaces pour éviter un abordage et de s'arrêter sur une distance adaptée aux circonstances et aux conditions existantes.

La peine est portée au double si l'infraction est commise par une personne exerçant le commandement dans des conditions irrégulières au sens de l'article L. 5523-2.

Est puni de trois mois d'emprisonnement et de 3 750 € d'amende le pilote qui se rend coupable d'une infraction aux règles sur la route à suivre.

II. ¯ Lorsque le navire est étranger, les dispositions du I sont applicables aux infractions commises dans les eaux intérieures maritimes ou les eaux territoriales.

En conséquence, le skipper, plaisancier solitaire, qui est assimilé au commandant d'un navire en droit, assume bien le commandement de son voilier. Son risque pénal est donc doublé (15.000 € d'amende et 12 mois de prison)!
Il doit donc s'assurer en permanence de:
- Respecter les règles de la convention internationale COLREGS (idem RIPAM)
- Assurer une veille sonore et visuelle permanente
- Adapter en permanence sa vitesse aux conditions de sécurité

Bien évidemment, lorsqu'il va dormir, ce n'est pas possible!
A moins qu'il se mette à la cape le temps d'aller dormir et signale son navire - visuellement et de manière sonore - comme navire non-maître de sa manoeuvre. Auquel cas il a rempli ses obligations.

La loi est dure. Mais c'est la loi! Et ne pensez pas un seul instant qu'un assureur, français, anglais, allemand ou javanais, vous fera une fleur s'il apparaît qu'il existe un moyen de ne pas vous indemniser.
Il faut impérativement que votre contrat prévoit la faculté de naviguer en solitaire. Ainsi que les moyens d'assurer la veille "permanente" visuelle et sonore.

Bon courage. et bonnes navigations.

En même temps, il faut relativiser. Les Moitessier, Slocum et autres Bardiaux allaient en mer en sollitaire sans électronique et ont très rarement fait de mauvaises rencontres...

http://www.ddbd.com/Abordage_nav.html

http://www.ddbd.com/Veille.html

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réponse n°210376
petit jean a écrit :

Vous avez comme moi entendu a la télé et a la radio, les deux bateaux, "La vache qui rit" et "Bureau vallée" ont été heurté par des pêchoux qui ne savaient pas qu'ils(les coureurs) etaient là...

 Bonsoir à toutes et à tous,

je ne voudrais pas faire de provoc', d'autant que j'interviens rarement sur le forum. MAIS... quand je lis cette phrase, je ne peux m'empêcher de repenser à une blague idiote dans lequel un automobiliste accusé d'avoir écrasé un groupe d'enfants sur un trottoir se voyait demander par le policier chargé de l'enquête d'estimer la vitesse à laquelle marchaient les victimes lorsqu'elles avaient heurté sa voiture...
Ici, c'est plutôt les voiliers de course qui ont heurté les embarcations des pêcheurs et non l'inverse.

Néanmoins, cette affaire montre bien que les nouvelles techniques d'assistance ne diminuent en rien les bonnes vieilles règles de prudence, d'attention et de respect qui valent à l'égard de tous ceux qui vont comme nous sur la mer.

La technique doit servir l'Homme, pas l'asservir.

Ceci dit, soyons tous heureux que ces collisions n'aient pas entraîné de blessures, voire de pertes humaines, sur quelque embarcation que ce soit.
Plaie d'argent n'est pas mortelle...
Par contre, une voie d'eau soudaine entraînée par une collision imprévue à pleine vitesse peut le devenir.

Comme l'a dit Kito : « Je n'ai pas de colère contre les pêcheurs, mais contre moi parce que ce truc là n'aurait pas dû arriver. » J'apprécie cette lucidité et cette honnêteté.
Par contre, AMHA il se trompe lorsqu'il affirme qu'on ne pouvait pas le prévoir.

En mer, même si la probabilité d'une collision est infime (en termes statistiques ou parce que la zone considérée est très peu "courue"), elle n'en existe pas moins et donc, elle reste prévisible.
Dès qu'on dort, si l'on ne s'est pas mis à la cape (en situation de non-manœuvrabilité !) et qu'on n'a pas signalé comme il se doit cette situation, on prend le risque de naviguer en aveugle et l'on doit alors en accepter toutes les conséquences, quelles qu'elles soient.

Tout au bout du compte, chaque chef de bord d'une embarcation, voilée ou motorisée, reste responsable devant sa conscience de ce qu'il fait (ou pas ). On n'a pas le privilège d'être seul maître à bord après Dieu pour rien, non ?

Fin du sermon et une bonne nav' pour tous ceux qui ont actuellement ce bonheur


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réponse n°210384
Yörük a écrit :
Solive a écrit :
ISTOS a écrit :
Bonjour Ariel,

Il y a le droit et il y a la vie en mer. Le droit ne règle pas tout. Tous les marins savent qu’il faut tout faire pour s’éviter. Il arrive même que deux bateaux qui se sont repérés entrent quand même en collision. Voir l’exemple célèbre du Stockholm et de l’Andrea Doria. C’est exactement le même phénomène que deux piétons qui cherchent à s’éviter sur un trottoir et qui se rentrent dedans. Alors face à cela il n’y a qu’une seule réponse : c’est la redondance et le croisement des observations. Les pêcheurs doivent utiliser l’AIS et pour nous « plaisanciers ordinaires » nous viendront de plus en plus à l’AIS avec transpondeur. Il y aura toujours des accidents mais nous aurons fait un progrès.

Francis

 Les voeux pieux et la vie en mer...

Bien sur c'est un poil hors propos puisqu'on n'est pas en course, mais je pense qu'il ne faut pas se polariser sur le fait overmédiatisé mais bien le transposer à notre style de  navigation.

 Bonsoir
Il n’y a pas fatalement contradiction entre un minimum d’équipement et les règles de bons sens que tu décris. Le problème est peut être la banalisation de la voile-spectacle, nous faisant avaler un concept curieux : des inconscients, lancé de nuit, sans veille et en sommeil, seraient victimes de travailleurs incongrus situés sur leur route.
C’est ahurissant, mais on à l’impression que des pêcheurs au travail, à vitesse lente auraient percuté des fusées nautiques tournant à plus de 20 nœuds… Je vous assure, on marche sur la tête, non ???
Le problème existe pour les solo dont tu parles… mais, généralement si il y a abordage, c’est plutôt à vitesse lente, et on n’en parle pas dans la presse et à la télé…
Francis a raison, en multipliant les aides à la navigation, on diminuera les risques d’abordage, sans que ça exonère la sacro veille dont tu parles, et que je connais bien et pour cause…
Michel

 Evidemment , il n'y a aucune contradiction et dire que l'AIS, le radar, le GPS ne servent à rien n'est pas mon propos, mais il est dangereux de croire que les aides à la navigation diminueront les risques d'abordage.
Les aides à la navigation ne sont que des aides faillibles et un minimum de bon sens doit en permettre l'utilisation. Or nous sommes absolument d'accord, le bon sens - avec la médiatisation- n'existe plus et plein de candidat ('au suicide  ) se trouveront entièrement rassurés par de telles assertions.
Il y a peu , disons 15_20 ans, on parlait du GPS et de la perte de culture marine qu'il engendrait. Aujourd'hui, j'en connais certains ( et vraiment beaucoup) qui embarquent 3 GPS ""pour la panne ah ah! """ et qui ne savent toujours pas faire un simple point astro ou même un relevé côtier ! - Ben oui mais si tu n'as plus de jus, plus de piles  ou mieux encore si c'est un blackout sattelitte comme celui provoqué le 9 septembre sur certains endroits de la côte US ? - Ben ça n'arrive pas, mes batteries sont neuves et je ne vais jamais aux US ! ah ah !  Et ça navigue en toute confiance et en toute inconscience (et assurés en tout risque évidemment).
Le radar a eu son heure, surtout avec les écrans LCD, et là encore j'en connais pas mal qui n'assurent plus de veillle puisque "ça sonnera s'il y a quelqu'un"... les mêmes d'ailleurs qui sont furieux contre le pêchou algérien sans feux ni VHF sur son bateau en bois et qui , en plus, ne renvoie même pas un echo exploitable. Une chance, certaines lectures sont loin d'être aussi simples (doubles echos, faux échos,...) et la confiance reste tout de même assez faible pour le profane qui ne veut pas se donner la peine.
Aujourd'hui l'AIS... la voilà la vraie solution....jusqu'à ce fameux Vendée Globe où finalement on s'aperçoit que les jardins ne sont pas tous fleuris de la même manière...
La technologie ne peut simplement pas résoudre tous les problèmes car elle n'est pas suffisemment fiable et que son usage, ses pièges et son interprétation ne sont pas assez bien perçus (et bien souvent pour des raisons uniquement mercantiles). Alors n'abondons pas dans ce sens et protégeons-nous de ces leurres puisque nous sommes les premiers concernés.
Pour moi qui navigue (trop peu) et de temps en temps en solitaire, plus les gens sur l'eau seront capables de comprendre tous ces problèmes, de les résoudre en toute connaissance de cause et plus je me sentirais en sécurité. Aujourd'hui où certains rallye propose à plusieurs centaines de bateaux de traverser l'atlantique tous en même temps, vous pensez qu'il se trouve où le véritable danger ? Personnellement, je n'aimerais pas être un solitaire rattrappé par cette meute technologique avec 36 heures de sommeil de retard ! 
Faire confiance aveuglément à la technologie c'est oublier ce qu'est la mer et ses dangers et surtout comment sentir, analyser, réagir de façon cohérente et adaptée. Perdre son esprit critique est ce qui peut arriver de pire au marin et surtout au solitaire... et la technologie aurait plutôt tendance à faire oublier à certains de regarder autour d'eux ce qui se passe pour en tirer les plus simples conclusions qui président à  la vie en mer (j'adore les gars qui ralent sur les 5 ou 10 noeuds de plus que ce qu'avaient prédit les gribs ).
Alors oui à une technologie bien comprise et acceptée comme telle avec ses défauts et son manque de fiabilité (et oui, même le crayon papier a ses défauts) et surtout, surtout non à la technologie bazard, réglementée, obligatoire, incomprise et cause de mésinterprétation, de perte de bon sens et de responsabilité, cette technologie salvatrice telle qu'elle est présentée et perçue aujourd'hui par la grande majorité des plaisanciers qui n'est pas une aide à la navigation mais un remède à une réelle incompétence.
Long discours pour simplement dire : dans le fond nous sommes d'accord sauf sur la forme du message qui ne doit pas rassurer mais au contraire informer que les lacunes humaines ne se comblent pas par la technologie mais par l'acquisition des connaissances, l'apprentissage et l'expérience. Et alors là, oui, si on en a les moyens, les aides à la navigation sont un véritable confort.

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ketch alu Glacer 50 (Monocoque)
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réponse n°210388

 solive, beau resume juste et pragmatique,
je navigue depuis 26 ans sur les gros bacs,
mes officiers restent capables d'utiliser les anciennes methodes, mais c'est surtout parce que les profs en ecole de nav ont mon age ou plus ... elles restent bien sur fondamentales, car mm equippes comme nous le sommes, parfois, les generateurs ou l'electronique s'arretent et donc TOUT s'arrete !  (et cela arrive !)
Il faut donc en effet connaitre ou du moins avoir appris les bases, pour eviter de compenser une "incompetence ou une meconnaissance" par une technologie magnifique mais tjs sujette a panne dans l'environnement marin,
on les appelle d'ailleurs tjs des AIDES a la nav,

pour le sujet VDG, amha, il me semble que les ameliorations a apporter pour une meilleure securite pour eviter l'hypocrisie actuelle d'une securite qui n'en est pas une ... (a defaut de supprimer les courses en solitaires, ce qui serait dommage) pourraient etre :

- transpondeur AIS obligatoire  pour tous au dela de, disons 6nm offshore, controle des pecheurs (et autres) pour une utilisation effective, il suffirait de le brancher et securiser sur le mm circuit que leur pilote auto ou compas gyro ... pour que la loi soit reelement appliquee,
(etant entendu qu'on aura du mal a appliquer cela le long des cotes de l'Inde p.ex.), 

- feux de nav des voiliers a portee adaptee a leur vitesse, et vert et rouge 360 en tete de mat pour reelement pouvoir les reconnaitre comme tels, eventuellement flash specifique puissant en tete de mat pour voiliers de course, le tout OBLIGATOIRE et controle,

- portes additionelles sur les parcours course pour eviter les zones a fort traffic connues comme Finistere et la cote portugaise,

- mediatisation de ces courses chez qui doivent etre prevenu, cad via avurnav, navareas, et toutes les criees de peche ... (je sais, je reve, mais on pourrait faire l'effort)

Anonyme (non vérifié)
réponse n°210390

Re bonjour à tous.
Je suis bien d’accord avec les derniers intervenants et remercie Maître A. Dahan d’avoir pris le temps de nous apporter son éclairage de juriste.
Bien entendu, comme nombre de solitaires hauturiers, je
- Respecte les règles ;
- Assure une veille aussi permanente que possible, particulièrement le long des côtes et dans les zones à risque tels les rails de séparation des trafics ;
- Adapte en permanence ma vitesse aux conditions de sécurité.
Par acquis de conscience personnelle suite aux mises en garde d’Ariel et contribution à la demande de Solive : « Peut être serait-il bon d'en discuter ici ou sur un autre fil pour éclaircir où sont nos véritables risques et les efforts que nous devons faire pour éviter l'incontrôlable », j’ai demandé à mon assureur, sur l’exemple de mon dernier tour d’Islande, s’il allait « profiter de la situation pour ne pas m’indemniser ».
Il se veut totalement rassurant sur ce point, mon contrat stipulant expressément que je navigue en solitaire sur des distances dépassant 500 Milles ; Le descriptif détaillé de l’armement de mon bateau joint en annexe de ce contrat et l’enquête de compétence initialement effectuée (cv nautique, demande d’attestation auprès de l’assureur précédent, interview et échanges de mails) qui me vaut une réduction de 40 % de la prime (SF4), suffisent à ce qu’il considère mes pratiques comme satisfaisantes dès lors que je ne prends pas la mer lorsque les prévisions météorologiques, notamment de vent, sont par trop défavorables et accepte une hausse de 1000 Euros de la franchise en cas de sinistre au-delà du 60e Nord.
Entretenir une correspondance suivie avec son assureur est peut être aussi un moyen de le voir prendre votre défense, plutôt que de ‘’profiter de la situation pour ne pas vous indemniser’’.
Ci-joint pour illustration, le texte de son mail de confirmation.

Sehr geehrter Herr XXXX,

bitte verstehen Sie uns nicht falsch. Natürlich sind wir froh und stolz, einen guten und erfahrenen Segler wie Sie zum Kunden zu haben. Und wir denken in keiner Weise, dass Sie ein unüberlegter und dummer Seemann sind.

Normalerweise versichern wir das Gebiet rund um Island nicht und das hat auch seine Gründe, denn das Wetter und die See können dort extrem sein. Für Sie haben wir jetzt eine Ausnahme gemacht und dieses Fahrtgebiet ohne Mehrprämie nur gegen eine höhere Selbstbeteiligung im Schadenfall mitversichert. Wir wollten Ihnen mit unserer letzten e-Mail nur mitteilen, dass wir Sie darum bitten, genau auf die Wettervorhersagen zu achten, da der Versicherer im Schadenfall prüft, ob die Schäden nicht durch das Verhalten des Skippers und der Crew vermeidbar gewesen wären. Es wird nicht der Fall sein, dass der Versicherer im Falle eines Schadens diesen sofort ablehnen wird. und schließlich stehen wir als Versicherungsmakler noch zwischen Ihnen und dem Versicherer und sind dafür da, uns für Sie als Kunden einzusetzen.

Ihre Beschreibung bezüglich Ihres Verhaltens auf der Strecke von Island nach Feroes klingt in Ordnung und wir haben an dieser Art von Vorbereitung nichts auszusetzen.

Wir haben ganz klar Ihr Risiko, im Norden zu segeln mit unserer e-Mail vom 30.11.2011 und unserem Nachtrag vom 17.10.2012 in die Versicherungen eingeschlossen und bieten somit auch entsprechend Versicherungsschutz.
 

Anonyme (non vérifié)
réponse n°210392

Pour ceux qui ne pratiquent la langue de Goethe dans le texte je vous ai fait une rapide traduction.

Cher Monsieur, XXXX

Veuillez ne pas mal nous comprendre. Naturellement, nous sommes heureux et fiers d'avoir pour client un skipper expérimenté comme vous. Et nous ne pensons en aucun cas que vous êtes un marin irréfléchi et stupide.
Normalement nous n'assurons pas le secteur environnant l'Islande et cela a ses raisons, car le temps et la mer peuvent y être extrêmes. Pour vous nous avons fait une exception et avons assuré ce secteur en cas de dommage sans surprime mais seulement un relèvement de la franchise en cas de sinistre. Nous voulions par notre dernier e-mail simplement vous informer que nous vous demandons de tenir compte précisément des prévisions météo, puisque l'assureur examine en cas de dommage si ceux ci n'auraient pas été évitables par le comportement du skipper et de l'équipage. Ce ne sera pas le cas que l'assureur, en cas de sinistre, rejette immédiatement celui-ci.
Enfin, en tant que courtiers d'assurance nous sommes entre vous et l'assureur et sommes là pour intervenir en votre faveur en tant que clients.
Votre description relative à votre comportement sur le trajet Islande - Feroes ‘sonne juste’ et nous n’avons rien à redire à votre façon de procéder.
Avec notre e-mail du 30.11.2011 nous avons tout à fait clairement inclus le risque de votre navigation dans le nord dans le contrat d’assurance ainsi que notre supplément du 17.10.2012
et offrons ainsi par conséquence une couverture d’assurance correspondante.
 

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Bonjour,
Tout à fait d'accord avec cette analyse.
Moi non plus je ne me mettrais pas à la cape parfaitement en règle si je vois trois gros chalutiers qui tournent en pleine nuit autour de moi. L'esprit du règlement s'arrête là ou commence l'intelligence des situations et c'est bien comme ça.

Istos

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réponse n°210504
ISTOS a écrit :
Bonjour,
Tout à fait d'accord avec cette analyse.
Moi non plus je ne me mettrais pas à la cape parfaitement en règle si je vois trois gros chalutiers qui tournent en pleine nuit autour de moi. L'esprit du règlement s'arrête là ou commence l'intelligence des situations et c'est bien comme ça.

Istos

 Vouiiii !!!! absolument
D'autant plus qu'avec quelques gros chalutiers me tournant autour, c'est curieux... mais çà me coupe le sommeil...
Michel

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réponse n°210542
ISTOS a écrit :
Bonjour,

Je ne sais pas pourquoi beaucoup de pêcheurs ne branchent pas leur AIS. Je parle au moins de ceux que l'on rencontre au large. Ils ont une route aléatoire et imprévisible. Ce serait une sécurité pour eux et pour nous.
Quand je suis en mer c'est eux qui m'inquiètent le plus.

Istos

 je suis passé  fin septembre au large du Portugal et j ai deux fois constatés que le chalutier que je voyais  n avait pas d'AIS (mais un giroéphare) et ,  je me suis détourné pour éviter lignes ou....à environ 500 metres, alors l' AIS s est déclanché??  Comme si les pecheurs ne la mettent pas : 1/ pour ne pas etre reperés par leurs collègues;  2/ou alors ils cherchaient la collision,  histoire de toucher de grosses indemnités...biensur les chalutiers avec AIS n'avaient pas renseignés leur nom!

Philmarco

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