Motivation pour partir?
publié le 10 Février 2013 13:04
Bonjour,
En dehors des questions tres pointues au niveau préparation au voyage, tant techniques , que financieres, peu de sujet se réfère aux motivations profondes pour partir ...loin, tant en famille qu'en équipage, ou en solitaire.
Je pense que c'est un sujet a creuser lorsque l'on envisage de partir... et je voudrais içi avoir l'avis de navigateurs (plaisance), ( je n'aime pas trop le terme "plaisancier" qui est utilisé souvent pour nous montrer du doigts, en tant que nantis , pollueurs, irrésponsables etc... par rapport aux professionnels de la mer), navigateurs qui sont partis ou qui vont partir ... est ce que la démarche du solitaire est tres différente intellectuellement ? qu'elle est la recherche profonde qui motive cette décision ? Est ce toujours une quête intellectuelle ? un peu à l'image d'un Moitessier ?
merci de m'éclairer..... et par là même de me conforter peut être ??
Salut LECELTE
En dehors des questions tres pointues au niveau préparation au voyage, tant techniques , que financieres, peu de sujet se réfère aux motivations profondes pour partir ...loin, tant en famille qu'en équipage, ou en solitaire.
Je pense que c'est un sujet a creuser lorsque l'on envisage de partir... et je voudrais içi avoir l'avis de navigateurs (plaisance), ( je n'aime pas trop le terme "plaisancier" qui est utilisé souvent pour nous montrer du doigts, en tant que nantis , pollueurs, irrésponsables etc... par rapport aux professionnels de la mer), navigateurs qui sont partis ou qui vont partir ... est ce que la démarche du solitaire est tres différente intellectuellement ? qu'elle est la recherche profonde qui motive cette décision ? Est ce toujours une quête intellectuelle ? un peu à l'image d'un Moitessier ?
merci de m'éclairer..... et par là même de me conforter peut être ??
Salut LECELTE
Partir ne veut rien dire . . . .ou : voir le Psy.
Aller quelquepart et revenir "plein d'usage et raison " est beaucoup plus intéressant .
je suis parti à 19 ans en autostop seul ,aux Indes ,par l'Europe de l'est ,la Turquie ,l'Iran,l'Afganistan , le Pakistan, et retour ; avec la peste bubonique ; pour apprendre à être seul ;je n'ai jamais été seul, sauf dans la maladie,mais j'ai appris beaucoup d'autres choses . . .
depuis quarante ans ,je vois des amis " partir" mais ils reviennent toujours,riches de leurs souvenirs et de leurs expériences , mais ils n'ont pas d'autre choix que de se réadapter ici ou ailleurs.
Il est donc beaucoup plus intéressant de "construire un projet " plus ou moins risqué.
Partir c'est aussi bien vivre sur son canot en métropole , dans le nord de l'Europe,chez les sauvages, ou les mers sauvages ( 40,50 èmes)
"Voilà " j'ai répondu , si j'en croie son profil ,à un amoureux des bateaux à voile.
Marc
Partir pour revenir.... ou pas. Ce qui distingue, peut être, deux sortes de partir. Le partir à durée limitée : un an pour un tour atlantique, trois ans pour un tour du monde. Le partir à durée indéterminée, le choix de la vie itinétante "tant que ça nous conviendra".
Deux logiques de croisière très différentes l'une de l'autre. La première prévoit souvent une attitude du genre "profiter", "visiter" et se finance sur des réserves, ou des solutions provisoires. La seconde doit s'assurer d'un revenu compatible avec le train de vie envisagé, donc , sauf si on a une retraite suffisante, un attitude du type "doser le type et la quantité de travail compatible avec le voyage"
Pour en revenir à la question posée, celle des notivations voici un bout de nos réflexions : nous envisageons de changer de vie et passer en vie itinérante.
Les motivations de madame : a toujours eu envie de vivre la vie d'à bord, et a envie de passer à l'acte avant que l'âge et la santé ne le rende difficile.
Les motivations de monsieur: aller à la rencontre du cosmos et de la nature et s'éloigner de la société, et ravi d'y aller avec la chérie qui va bien.
Les motivations des deux : passer moins de temps à "gagner" notre vie et en faire une aventure plus riche de sens.
Mais quand on est deux, le fait d'avoir élucidé nos motivations ne suffit pas à fair un projet qui tient la route. Il reste encore beaucoup de choses à négocier...
www.skol-az.net
Partir : Quitter le point où l'on est pour aller ailleurs.
Pourquoi quitter ?
vers quel ailleurs ?
Les réponses seront certainement aussi nombreuses que variées.
Quitter : Pour cause de ras le bol est très souvent récompensé par l'échec du projet : on y trouve rarement du positif car on ne recherchait rien en particulier.
Ailleurs : La curiosité est un super moteur très positif générant d'autres curiosités etc... ( Voltaire nous le décrit parfaitement dans son Candide).
Maintenant, la question c'est les motivations et non la réussite ou non du projet, et c'est bien ça qui me gêne car je crois fermement que la réussite du projet dépend essentiellement des motivations et de la préparation.
Pas de bonne motivation (intime) et c'est l'échec assuré.
Une mauvaise préparation et c'est un risque d'échec important.
Pour ce qui est de revenir, je connais une foultitude de personnes qui ne reviennent pas et peut être ne reviendront jamais.... tant que la motivation reste, le voyage peut continuer
, d'où l'importance d'une motivation sincère et intime.
Bonjour
La question me surprends. Pour moi il ne s'agit pas de partir ou de ne pas partir mais de choisir. Avant tout de choisir sa vie ou plutôt la vie que l'on souhaite vivre. Après les aléas la vie disposent. Il me semble que la grande différence est que de nombreuses personnes subissent la vie, pour moultes raisons dont la plus habituelle est qu'il n'est pas souvent possible de choisir. De pouvoir choisir est à la fois courageux (choisir c'est renoncer, s'engager et donc s'exposer à ne pas réussir) et un luxe. Ceci explique les réactions mitigées à la fois d'envie, de jalousie et le rejet que provoquent ces choix de vie chez ceux qui ne les ont pas fait.
"Eux ce sont les sauvages, l'air qu'il boivent ferait exploser vos poumons" (Brassens)
Eric
Salut
voir les livres de Nicolas Bouvier, écrivain-voyageur.
peut-être le site de "étonnants voyageurs" qui a lieu chaque année à Saint Malo.
Anne Gaugue, chercheur, a interrogé de nombreux plaisanciers( dont moi-même) à ce sujet. Je ne trouve plus la référence.
une curiosité: le premier chapitre de Moby-Dick de Hermann Melville (édition complète).
peut-être Moitessier?
Fais de beaux rêves....à concrétiser
Lorsque la société qui nous entoure ne corresponds plus à nos standard il est tant d’aller chercher le graal plus loin avant de devenir irrémédiablement un vieux con.
Laisser derrière soi le superflu pour revenir à l’essentiel. La navigation lointaine nous rappelle les priorités de la survie sur cette terre et nous pointe du doigt toutes ces conneries de consommation imbécile dans lequel nous sommes tombés pris dans le grand tourbillon de notre vie active occidentale.
Tout quitter mais tout emporter
Tout quitter mais tout emporter
Avec ma maison sur le dos
Comme un escargot
(Philippe Chatel)
Pour ma part au-delà du voyage la navigation hauturière répond à ma quête du graal Toutes les galères que nous pouvons rencontrer tout au long du voyage ne sont rien face au moment magique d’un mouillage solitaire au bout du monde où le soleil se noie dans l’océan dans un paysage idyllique. Partir avec sa maison, avoir le temps d’apprivoiser les nouvelles cultures que l’on croise en gardant sa bulle personnelle. Laisser le temps aux personnes que l’on rencontre de s’habituer à nous, sans les agresser comme pourrait le faire des troupeaux de gnous descendant d’un « croisière Costa »
C’est la quête éternelle de la connaissance de l’autre et la soif de curiosité qu’induit le voyage.
Pour moi le voyage devient une drogue. Chaque retour m’a changé, riche de nouvelles expériences mais de plus en plus décalées avec mon entourage. Chaque fois en manque en addiction totale de ma dope.
Au-delà des horizons lointains je crois que c’est le statut de nomade qui me plait le plus. Ne plus être étiqueté et rattaché à un pays (même si on n’y peut guère y échapper) devenir un citoyen du monde et enfin se sentir libre de sa personne. Le fait de pouvoir choisir de rester ou est bien de fuir les endroits qui nous correspondent pas.
J’ai la chance de partager cela avec mon épouse et après plusieurs galops d’essai nous préparons notre grand départ pour ce printemps
http://bessenay-richard.com/
bonjour,
je pense en effet, que tu as raison, les vraies valeurs ne sont pas celles que la société de consommation veut nous imposer, mais c'est un luxe de pouvoir s'en dégager ..comme par exemple de partir en bateau autour du monde, car il faut un minimum de moyens si nous voulons le faire en sécurité , et je n'ai plus l'age de bricoler sur les bateaux des autres pour financer mon voyage ....à chaque escale...
Je pense que nous sommes sur la même longueur d'onde au niveau de notre recherche.....
Un point plus matériel, mais hélàs non négligeable, je suis étonné des budgets annoncés ( par mois par ex) pour envisager de partir, je pense qu'il faut en effet se départir de "l'habit du vieil homme" et vouloir vivre simplement , si ce n'est pas indiscret, a 2 personnes combien penses tu prévoir par mois ( hors coup dure)....est ce que vous pensez sur un périple aussi long, revenir en France (avion) avant de boucler la boucle..... Est ce que la famille (ou les amis) restée en France ne va pas vous manquer ?
Sur le dernier Voile et Voilier, un article d'un navigateur qui a fait le tour du Monde sur la réplique du Joshua en famille 2 adultes + 2 enfants , dit que son seul regret est de ne pas l'avoir fait en solitaire ...afin de pouvoir profiter pleinement des levées du soleil etc....étant dans le même cas.... c'est un choix pas évident à faire .... même si c'est pas un Tour du Monde....
SALUT LECELTE
Cher Ami
Certes c’est aussi une question de budget. J’ai la chance d’être relativement à l’aise mais j’ai fait des choix. Je ne supporte pas les gens qui me disent que j’ai de la chance. Ce choix dans le confort est à la portée de toute personne de la classe moyenne. Mais cela ne s’improvise pas du jour au lendemain.
Pour ma part j’ai toujours rêvé de larguer les amarres avant d’être complètement impotent et cela depuis ma première jeunesse. Aussi ce projet je l’ai construit année après année avec une motivation qui n’a pas faiblit. Lorsque je me suis retrouvé seul et que j’ai cherché à rencontrer quelqu’un, le choix de la femme avec qui je suis actuellement depuis 12ans devait être impérativement compatible avec le projet. Je n’aurais pas pu imaginé ne pas réaliser ce rêve. C’est pour cela aussi que nous ne pouvions pas imaginer une paternité et maternité tardive. Ceci est encore un choix et il faut bien se rendre compte que l’on ne peut pas tout avoir.
Maintenant toutes les personnes qui me disent que j’ai de la chance, ne veulent pas faire de choix tant sur l’avenir que sur leur vie présente. Cela implique des sacrifices de vie. Un bateau coûte cher et il est difficile à part d’être très riche de mener plusieurs hobbys. Partir avant la retraite implique des économies et des sacrifices sur les cotisations. Pour ma part je n’ai pas eut la volonté d’être le plus riche du cimetière.
Je tire des revenus moyens grâce à l’immobilier de placement et je compte sur eux pour me faire vivre mon épouse et moi jusqu’à la fin Apres quoi nous boufferons le capital plutôt que le donner aux impôts.
Pour répondre à ta question nous avons 2500euros de budgets mensuel pour tout payer (impôts abonnement divers de la résidence principale, assurance, entretien du bateau) Ceci est largement suffisant. Mais là encore tout n’est que question de choix.
Lors de notre dernier voyage nous étions avec des amis qui avaient 1000 euros par mois de budget et s’en sortaient très bien. Si on préfère les mouillages plutôt que le port et certains pays plutôt que d’autres, les budgets vont du simple au double.
Au Brésil on vit avec rien, en Martinique c’est le contraire. Cela dépends du temps que l’on vit dans ces coins là.
Maintenant j’ai vu des équipages qui vivaient chichement sur de vieux bateaux et qui étaient aux mêmes endroits que nous
Le Celte Il serait intéressant de connaitre ton âge: moins de 30 (l'adolescence, de nos jours) entre 30 et 60, ou Plus.Les envies et les capacités physiques évoluent. Le passé compte aussi: citadin, agriculteur, ouvrier, artisan...?
Bonjour,
ma date de naissance figure sur mon profil (consultable ?) mais j'assume être né en 1950, je suis encore en bonne forme physique (moto,
marche; sport en chambre ....je travaille encore 2 ans max, mais j'ai des opportunités d'organiser mes journées de boulot et de loisirs...
J'ai des petits pbs d'articulations comme tout le monde à nos ages lorsque je force trop ( par ex travailler 48h d'affilé sur le bateau a soulever des charges (bordés) ou cassé en deux a riveter ...ou calfater.... c'est pour ça que je veux profiter des années ou le corps fonctionnne sans trop de pb.....pour naviguer ....+ que dans le passé (cotier principalement sur mon bateau).
Pour moi, côté intellecte, ça marche encore mieux, je donne également des cours à des gaillards de 18 à 25 ans .....ça maintient... et j'ai déposé des Brevets.... que j'exploite cial .... la motivation est aussi là comme à 20 ou 30 ans (encore + depuis que je vis une 2em vie...)
j'ai peut être "l'expérience" bonne ou mauvaise en + , et la sagesse ça c'est sure.... vis à vis de la société de consommation entre autre et d'autres valeurs illusoires..... et aussi un mauvais caractere lorsque l'on me fait c...... .voili..voilou le bonhomme ( on croirait une questionnaire de rencontre .....!!!!) salut LECELTE
D'accord pour la philosophie, mais la question de notre ami Lecelte était plus précise, et j'espérais, j'avoue, voir fleurir les réponses individuelles et personnalisées : quelles sont les motivations profondes de chacun d'entre nous , toutes différentes les unes des autres, toutes valables ...
Isabelle, de Skol, et curieuse ...
bonjour,
moi aussi en initiant ce fil, je pensais qu'il y aurait beaucoup plus de cas particuliers , personnels, c'est cela qui m'intéresse.... MAIS bon les marins plaisanciers ne se posent pas autant de questions métaphysiques que moi..... et ont l'air ne se préoccuper plus de l'état de leur boat.....ou de leur portefeuille ......avant de larguer les amarres. " heureux les simples d'esprit marin, la mer leur appartient" (no copyright)
SALUT LECELTE
Ma femme et moi avons toujours aimé naviguer, partir c'était notre rêve et nous l'avons réalisé, certes pas plus loin que la Turquie mais ça nous suffisait. Maintenant pour tout un tas de raisons très sérieuses nous sommes revenus et nous voyageons encore mais en rêve, nous revoyons ce que nous avons exploré et quand l'occasion se présente nous essayons d'envoyer les copains d'ici là bas.
Maintenant nous partons encore, mais tout près, être dans le bateau c'est déjà partir...
Les raisons qui poussent un homme, une femme, un couple à partir en grand voyage sont difficiles à exprimer. En fait on ne se pose pas trop ce type de question, on est aspiré et c'est délicieux...
Se poser trop de questions peut vouloir dire que la motivation n'est pas suffisamment forte...
Mais comme dit plus haut, je dois être un simple d'esprit...
A+ Sergio
http://sergeetdomi.blog4ever.com/blog/index-490015.html
Bonjour
Peut-être vais-je être légèrement hors sujet mais je ne penses pas puisqu'il s'agit de parler de l'avant départ.
Pourquoi ne suis-je pas encore parti !
Premier épisode :
Jeune adulte, célibataire, sans attache j'ai sérieusement envisagé de devenir "vagabond des mers". Financièrement c'était jouable... Je me suis dis qu'avant de partir je voulais m'assumer professionnellement et familialement. Je ne suis donc pas parti, j’ai travaillé et j’ai fondé une famille.
Deuxième épisode
En fin d’activité professionnelle, remarié avec une dernière fille à charge, j’ai envisagé de l’élever en naviguant en Méditerranée. J’ai loué un Outremer 45 pendant quinze jours pour tester en vraie grandeur. Le test a été concluant! La conclusion de ma femme a été : « C’est lent, inconfortable et je m’ennuie ». Je ne suis donc pas parti.
Du coup j’ai réalisé d’autres rêves dont la transat anglaise.
La situation a encore évoluée et un départ n’est pas d’actualité.
Peut-être y aura-t-il un troisième épisode. Qui sait ?
Eric
Je suis entièrement d'accord avec ce que dit Sergio et je pense qu'il a raison.
LE CELTE
tu veux des raisons personnelles? En voilà une. Ou plutôt qu'une raison, disons que c'est peut-être" lié à...". Je suis né dans un pays en guerre et j'ai changé de famille une première fois ...à l'âge de huit jours! puis encore à un mois Puis encore à 3 ans (on y parlait une autre langue),puis encore à 6 ans. J'ai fait un métier où l'on voyage en mer, puis plaisance- voyages depuis 30 ans. Est-ce une bonne excuse pour être un peu vagabond? Bon voyage, le Celte
caminante, no hay camino
sino estelas en la mar
(toi qui chemines, il n'y a pas de chemin,
seulement des sillages sur la mer) Enrico Machado, Caminante
Bonjour Sapho, je suis ce fil avec curiosité ou plutot je le suivais avec curiosité parce que la question de départ me semblait intéressante et correctement posée. j eprécise que je ne connais pas l'initiateur de ce fil autrement que par ce fil de discussion.
Je ne sais pas comment vous vous forgez le jugement qu'ill "attaque" les marins, mais ça me laisse perplexe. En, quoi sa question attaque-t'elle qui que ce soit ? En quoi est-elle une provocation?
Quand à qualifier de vicieux quelq'un qui s'intéresse aux motivations des autres et avoue ingénument chercher à "être conforté", ça me semble tout bonnement incompréhensible. Sur quoi fondez-vous un jugement si négatif ?
Au nom de quoi traitez vous un membre de ce forum de "vicieux" qui "n'a que le cerveau qui fonctionne" ?
J'aimerai qu'un modérateur se prononce sur cette partie du fil de discussion.
Bien cordialement
Isabelle, de Skol
Juste un" troll".
Eric
Pourquoi un voilier?Nous nous mariâmes, mes parents construisaient en Bretagne leur maison pour la retraite, à cinq-cents mètres d'une plage sans accès autre qu'un sentier. Nous eûmes très vite deux enfants et un vieux canot' qui servait de cagibi sur la plage, puis le doigt dans l'engrenage. Il nous fallait un vrai bateau habitable qu'on a trouvé dans les P.A. de Bateaux. Acier amateur de 8,50m.
On aurait pu camper. Comme les potes. Ou louer comme les autres,en changeant ou en s'enterrant dans la routine.
Malheureusement nous avions un rejet du panurgisme, une fragilité nerveuse dans les embouteillages, une allergie aux bruits nocturnes des chambres d'hôtels, une incapacité à faire la queue devant la banque-comptoir des self-services des clubs de vacances, aucun plaisir à jouer aux boules avec les mêmes du club etc etc... enfin une certaine envie de calme et d'autonomie. Avec l'âge mûr on est devenus plus souples de caractère mais toujours aussi réticents à l'encadrement. Et dans ce domaine les aéroports atteignent des sommets. La décence m'interdit tout rapprochement Mais Orwell reste un visionnaire. Revenons à nos moutons.
Qu'ai-je trouvé en étant voy-voi? L'épanouissement de notre petite cellule familiale et son resserrement autour d'une vie commune avec les mêmes intérêts. Mais vous n'avez qu'à lire les livres de ceux qui sont partis avec leurs minots. Les grands mots: discipline non arbitraire, réflexion avant d'agir, immédiateté de la sanction qu'elle soit punition ou récompense, initiation à la grandeur de la nature, respect des autres et de soi-même, nécessité de l'effort et de la continuité et encore et encore....
Je ne dis pas que la voile a le monopole de ces qualités. Je les ai trouvées aussi en montagne. D'ailleurs mes enfants sont devenus très montagnards. La plaisance étant devenue ce que vous voyez, je suis d'accord avec leur choix. Car j'ai l'impression d'avoir été rejoint par ce que nous avons voulu éviter. Je n'ai pas dit fuir.
Le voilier nous a permis aussi de rencontrer des gens que je n'aurais pas rencontrés sur terre. Il n'est pas question de riches et pauvres. Je ne sais pas exprimer pourquoi on se lie ou pas. On s'observe discrètement, on jauge le bateau, comme les cavaliers le cheval, un sourire, where from? hum, sh'is nice. have a drink on board? Et puis tiens , comme c'est un tout petit monde, n'est-il pas? La multiplication des bateaux d'loc' ça a un peu cassé ça. Louer est une approche consumériste réaliste.. Dans un fil récent qui s'enfonce dans les limbes de stw je demandais des exemples de coût horaire: bien trop réaliste, incongru, vulgaire. Les rares réponses me le firent bien voir. Nous autres propriétaires sommes des rêveurs.
C'est sur notre bateau que nous avons rêvé. Que nous rêvons encore. Que nous rêverons toujours.
Solitaire?Ah que non. Quel beau titre que celui-ci: Des Océans Pour Voir Des Hommes....
Avec ma première barque je partais de cinq heures du matin à six heures du soir. Seul. A poil. Les maquereaux n'ont pas de conversation. Ensuite je me suis accoutumé à laisser ma complice faire sa nuit pendant que je dormais "comme un bébé". Ceux et celles qui ont eu plusieurs bébés comprendront.
Ma seule nav de vrai solitaire, où on arrive tout seul de l'aéroport dans le bateau vide et sale, où il faut tout nettoyer, aérer, approvisionner, faire les formalités à droite à gauche, voir la météo oui mais où? cette nav était pour me prouver à moi (et aux autres, ne sois pas hypocrite) que je pouvais le faire. Pas plus. Pas question de faire un temps. Comme c'était en mars 81, le temps qu'il a fait a été mauvais. Et celui que vous daignez lire pas fier. J'avais un bon bateau, un Trisbal 36. Pas de vhf, pas de... bref je n'avais rien, sinon un loch Shark dont le compteur ne cliquait pas tous les miles, et un sondeur. Et un sextant. Et une NC77. Pas sûr que ce fut ça.
Reste à vous dire mon parcours. Il devrait faire sourire quelques-uns qui se disent des amabilités sur la Tunisie. Départ: Bizerte et arrivée: Casablanca. Avec un superbe cadeau de nuit à la hauteur de Ceuta: survol en rase-mottes- si on peut dire- par des chasseurs à réaction d'humeur exubérante? folâtre? guillerette? complètement ébloui et assourdi. Espagnols? Marocains? Anglais? Bien que quadra, j'en ai pissé sur moi. Et j'ai été infichu d'allumer mon réchaud à pétrole pour me faie un café. La panique.Pas la peur. Incapable de décider mon cap. C'est le régulateur qui a continué pour moi. Juste avant l'aube, j'ai réussi à ouvrir mon livre de bord et à virer Spartel.
Le café avait vraiment un bon parfum, mais j'avais le tonus d'une méduse.Heureux qu'il ait fait beau à ce moment-là dans ce foutu détroit.
Il a fallu deux semaines. La dimension métaphysique de cette initiation m'a complètement échappé. J'ai le plus souvent été entre chèvre et chou: toujours trop près des côtes. Rien à voir avec les alizés. Vent de tout bord ou si fort , de l'Ouest. Des vagues plutôt du clapot. Bref que du désagrément. Même de la brume à l'atterrissage sur Casa.
Pour conclure et tenter de répondre à Le Celte, aucune motivation romantique, nada. L'orgueil mal placé d'un dupont de 45berge qui s'est bien fait chi.r seul alors qu'il aurait pu être avec son mousse. Quand j'ai vendu ce bateau, au bout de vingt ans, l'acheteur m'a demandé pourquoi ce prix-là, il est un peu cher. J'ai répondu: Ce bateau-là? Il a de la chance........
Pas de recherche profonde, pas de branlette intellectuelle, pas de décollage métaphysique. Mais des contraintes matérielles, des ras-le-bol, des lassitudes, des manques. Je ne suis pas Moitessier. Plutôt charnel. Yiens pour moiqui aime la musique le plus bel instrument ? c'est la voix humaine. Un opéra de Mozart ou rossini sous les étoiles de l'alizé ça me donne la chair de poule. Le quart de nuit, vraiment il y faut une grande richesse intérieure.Ou être simple d'esprit.
Tiens, Le Celte, abats un chouïa, la chute du génois frémit. Moi, je vais border mon mousse adorée.
J'aime bien ta question Lecelte, et ma réponse serait: quelles seraient mes motivations pour rester?
J'ai ton âge, pas de probleme de santé, et, à dire vrai ici où ailleurs, c'est égal, si j'arrive à survivre.
Le vrai défi est ailleur:"Caminante, no hay camino, el camino se hace el andar" (Machado)
Je suis revenu du voyage pour voyager, on enmène toujours sa "valise" avec soi, et le changement de lieu ne change pas forcément le contenu de la dite valise, enfin, bon, ce n'est que mon opinion, et je ne suis pas militant...
Bonne soirée les amis.
Je crois que tout est dit bravo!
La motivation… Ha…
Bonjour à tous
Une belle histoire que j’aime bien. Je l’ai déjà racontée de ci, de là, mais elle me semble bien en phase dans l’ambiance de ce fil…
Il y a une trentaine d’années, nous découvrions la mer Egée, en voilier. C’était dans le port de Merika en Sifnos, me semble t il… Le cul au quai, tranquilous… nous avons vu arriver un van-car, avec un couple de retraités à bord… Ils sont venus passer la nuit sur quai, juste à côté de nous.
On leur a offert un coup à boire, bien sûr, et là cet homme m’a raconté sa belle histoire :
Depuis toujours, il rêvait de prendre sa retraite en vivant à bord d’un voilier. Longtemps, longtemps, il a préparé son voyage, pendant plus de dix ans avant la retraite, il a économisé, acheté un bateau, de la documentions, des cartes, etc… Pendant dix il a nourrit son rêve, pendant dix ans il s’est préparé…
Or, six mois avant sa retraite, alors que tout était prêt, les routes et les escales tracées, prêt de chez prêt… alors… sa femme a craquée et lui a dit que, morte de trouille sur l’eau, elle ne pourrait pas l’accompagner
Michel